Injures et menaces : Diouma et son père relaxés après 8 jours de prison

Mamadou Djouma Diallo et son père Abdoulaye Pathé Diallo ont comparu hier, Jeudi 24 Janvier 2019, devant le tribunal correctionnel de Dixinn où ils sont poursuivis pour menaces et injures publiques portées sur la personne de Mamadou Aliou Baldé, marchant à Madina. A l’issue des débats, les prévenus ont été relaxés pour délit non constitué. Une libération qui intervient après au moins huit jours passé en prison, rapporte un des journalistes de Guineematin.com qui a suivi l’audience.

Dès l’ouverture de leur procès, les prévenus ont tous plaidé non coupables. « Je n’ai rien fait. Ce sont les agents qui sont venus arrêter mon fils qui m’ont embarqué », s’est défendu Abdoulaye Pathé Diallo, né en 1964, actuellement marié à deux femmes et père de huit enfants.

Mamadou Djouma Diallo, né en 1993, emboîtera le pas à son père en déclarant n’avoir jamais menacé ou injurié son ancien patron, Mamadou Aliou Baldé (le plaignant).

Parlant de la genèse du problème entre Mamadou Aliou Baldé et lui, Mamadou Djouma Diallo dira que tout est parti de la perte d’une marchandise d’une valeur de trois millions (3 000 000) de francs guinéens dont son patron a été victime.

« J’ai travaillé avec lui (Mamadou Aliou Baldé) pendant 5 ans. Il n’y a jamais eu de problème. Un jour, un des nos clients a fait une commande chez nous. Sa marchandise a retardé. Il a appelé Aliou pour lui dire qu’il va envoyer quelqu’un pour récupérer sa commande. Aliou a accepté. Quelques instants après son échange avec le client, quelqu’un s’est présenté à Aliou, en disant qu’il a été envoyé pour récupérer la commande. Comme convenu avec le client, Aliou lui a remis la marchandise. Mais, par après, notre client a appelé pour dire qu’il n’a pas reçu sa commande. C’est en ce moment que Aliou m’a dit qu’il s’est fait arnaquer. Ensuite, il est venu m’accuser d’être le complice de son arnaqueur. Il m’a accusé de vol et il m’a chassé de sa boutique. Je suis parti sans lui dire un mot. Et, depuis qu’il m’a chassé de sa boutique, on ne s’est jamais revu, on ne s’est jamais rencontré et on n’a jamais échangé au téléphone. Mais, partout où je passais à Madina, les gens me rapportaient que Aliou m’accuse d’avoir volé une marchandise d’une valeur de trois millions », a expliqué Mamadou Djouma, qui soutient avoir ensuite porté plainte pour diffamation contre Mamadou Aliou.

Appelé à la barre, Mamadou Aliou Baldé a reconnu avoir travaillé durant des années avec Mamadou Djouma qui est un diplômé sans emploi. Cependant, il a réitéré les accusations de menaces et d’injures publiques contre Mamadou Djouma et le père de celui-ci. « Il m’a insulté. Il a insulté mes parents. Et, quand les agents sont allés l’interpeller, il a proféré des menaces. Son père a fait la même chose », a dit Mamadou Aliou Baldé, sans visiblement convaincre le tribunal.

« Qu’est-ce que Djouma et son père vous a dit pour vous insulter ou vous menacer ? », demande le tribunal. Et, Aliou de répondre : « Djouma a insulté mes parents. Il m’a menacé aussi. Parce que les gens me rapportaient tout ce qu’il leur disait de moi. Son père aussi m’a menacé ».

« Donc, c’est sur la base des ‘’on dit’’ que vous dites qu’il vous a menacé ? », demande encore le tribunal. « Non ! C’est parce qu’il a dit que je vais voir de quoi il est capable lui aussi », a répondu Mamadou Aliou Baldé.

Et, le tribunal de répliquer : « C’est vous qui mettez les juges dans l’embarras. Vous parlez de menaces et d’injures ; mais, vous ne dites pas clairement ce que les prévenus ont fait pour vous menacer et insulter »…

Entendu à titre de simple renseignement, Alhassane Sow (présenté par la partie civile comme témoin des faits) a finalement énervé le tribunal par ses déclarations qui se contredisaient. A chaque déposition, M. Sow donnait une version nouvelle des faits.

Dans ses réquisitions, le ministère public a dit être déçu du comportement du « témoin de 66 ans », avant de demander la relaxe pure et simple des prévenus.

Dans son délibéré, le tribunal a renvoyé Mamadou Djouma Diallo et son père Abdoulaye Pathé Diallo des fins de la poursuite pour délit non constitué. Il a en outre constaté le désistement de la partie civile (Mamadou Aliou Baldé) dans cette affaire.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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