Jacques Gbonimy prévient : « une transition qui dure plus de 2 ans n’a plus de sens »

Jacques Gbonimy, président du parti UPG
Jacques Gbonimy, président du parti UPG

Venu au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat perpétré le weekend dernier contre le régime d’Alpha Condé, le comité national de rassemblement et du développement (la junte militaire qui dirige actuellement la Guinée) a promis de conduire une transition qui va déboucher sur des élections. Mais, cinq jours après son installation au sommet de l’Etat, le CNRD n’a toujours pas éclairé les guinéens sur le temps que durera cette transition. Cependant, dans la classe politique où la fièvre de la chute d’Alpha Condé se dissipe peu à peu, certains acteurs commencent déjà à émettre des souhaits sur ce qui doit être fait pendant cette transition et la durée de cette période d’exception.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce jeudi, 09 septembre 2021, Jacques Gbonimy, le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), a demandé au CNRD de s’atteler à la mise en place des organes de transition.

« D’abord, il faut mettre en place un Conseil de la transition devant élaborer une nouvelle constitution. À mon avis, la constitution de mai 2010 pourrait servir comme document de base, parce qu’elle faisait plus ou moins l’unanimité au sein de la classe politique et sociale de notre pays. C’est vrai qu’il ne s’agira pas de la ramener en tant que telle ; mais, on peut l’utiliser comme document de base et corriger ses insuffisances. Ensuite, il faut organiser des élections transparentes, équitables dont les résultats seront acceptés par tous. Et, parmi les institutions qu’il faut mettre en place par après, il y a celles à la base, c’est-à-dire les communes, l’Assemblée nationale et une présidence avec une personne qui soit effectivement choisie par le peuple », a indiqué Jacques Gbonimy.

Pour ce leader politique, les autorités de la transition ne doivent pas prendre comme priorité des projets de développement susceptibles d’allonger cette période d’exception. D’ailleurs, il plaide en faveur d’une transition qui ne dépassera pas 18 mois.

« Il est vrai qu’un Etat doit vivre. Et donc, le pouvoir de transition ne doit pas seulement se limiter à la mise en place des institutions. Mais, c’est ce qui doit être sa priorité, tout en gérant les problèmes des guinéens au fur et à mesure. Le problème de développement ne doit nullement être sa principale priorité. Le délai de la transition dépend de la feuille de route qui va être élaborée. Et, cette feuille de route devra tenir compte de la mise en place du Conseil de transition, du référendum pour voter la loi et des élections pour mettre fin à la transition. Seulement, une transition qui dure plus de 2 ans n’a plus de sens. Donc, la durée doit varier d’un an à 18 mois », a dit Jacques Gbonimy.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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