« Je suis tombé par terre lorsque j’ai visité l’Assemblée Nationale de Guinée », ironise un sénateur français

Elles étaient plusieurs figures emblématiques de la diaspora guinéenne d’Europe à rallier, sur invitation du Groupe de Réflexion et d’Appui au Développement de la Guinée (GRAD/GUINÉE), le Palais du Luxembourg, sis en plein cœur de Paris, pour le compte d’une Conférence-Débat portant sur la problématique de l’apport de la Société civile pour l’émergence de la Guinée. Ce fut l’occasion de dérouler plusieurs thématiques se rapportant à la gouvernance, à l’immigration, à la partition de la diaspora pour sortir la Guinée de sa torpeur, à la réconciliation de la Société civile avec les énergies renouvelables et alternatives, mais aussi et surtout à l’imminente nécessité de renouveler la classe politique guinéenne, etc. A constaté sur place Guineematin.com à travers son Correspondant en Europe.

Entre autres figures de proue ayant enfilé l’étiquette d’animateurs-vedettes, on notait Marie Madeleine Dioubaté (Présidente du Parti  des Ecologistes de Guinée, par ailleurs candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2015), Jean Yves Leconte (Sénateur des Français de l’Etranger et parrain de la cérémonie), Lansana Béa Diallo (ancien boxeur guinéen vivant en Belgique) et Kaba Bachir (Président du Conseil des Patriotes de Guinée).

C’est alors au Sénateur Jean Yves Leconte qu’a échu l’honneur d’ouvrir le bal de la kyrielle d’interventions qui ont ponctué le conclave qui enregistré la présence massive de toutes les obédiences politiques et socioprofessionnelles de la diaspora guinéenne d’Europe. D’entrée, l’élu du Peuple français s’est excusé de ne pouvoir assister au déroulement de l’entièreté des activités programmées, évoquant son calendrier pour le moins très chargé. Aussi, le sénateur Jean Yves Leconte s’attardera-t-il sur la thématique afférente aux avantages et inconvénients de l’immigration, tant pour les pays d’origine que ceux qui accueillent.

Diantre ! Au détour d’un axe de sa brève, mais très intéressante intervention, le sénateur s’adjuge une casquette de pédagogue bien averti, en se félicitant d’abord du fait que certains cadres de la diaspora guinéenne, à l’image de Cheick Sacko (Ministre de la Justice), aient pu se forger des carrières sous le magistère d’Alpha Condé, non sans mettre, ensuite, le pied dans les plats des pouvoirs exécutif et législatif guinéens.

« Je suis tombé par terre lorsque j’ai visité l’Assemblée Nationale de Guinée. Il est à déplorer qu’il y ait moins de moyens pour l’ensemble des parlementaires que pour certains bureaux de l’Assemblée. Il faut reconnaître que la vraie Démocratie se construit via les moyens. Comment faire de la pédagogie sur la Démocratie en l’absence de moyens appropriés ? », s’interroge le sénateur français.

Sans désemparer, Monsieur Jean Yves Leconte enfonce le clou en fustigeant la situation qui s’offre à l’œillade de l’observateur averti qui séjourne en Guinée : « L’Etat ne fonctionne pas en Guinée. Et, même si vous mettez l’homme le plus fantastique à la tête d’un non-Etat, rien ne fonctionnera. En Guinée, précisément à l’Assemblée Nationale, il y a des hommes et femmes de valeur. A titre illustratif, sans prétendre basculer en faveur de l’opposition, il y a le jeune dynamique député Ousmane Gaoual Diallo. Mais, ces hommes et femmes sont bloqués dans leur élan par les dysfonctionnements  qui caractérisent l’Etat », critique le sénateur des français de l’Etranger.

Au finish, l’orateur estime que « les expériences croisées entre la France et la Guinée pourraient aider les Guinéens à amorcer un réel et solide développement, au regard du potentiel économique dont regorge ce pays ».

Depuis Paris, Mandian SIDIBE pour Guineematin.com

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