Jeunes tués dans les manifs du FNDC : le gouvernement impose des obsèques discrètes aux familles

Après avoir refusé dans un premier temps de les rendre à leurs familles pour leur enterrement, les autorités guinéennes ont annoncé finalement que les corps des 11 jeunes tués dans les manifestations appelées par le FNDC les 14, 15 et octobre sont disponibles. C’est le procureur de Dixinn qui a fait l’annonce dans la soirée du vendredi, 1er novembre 2019. Mais, les autorités refusent catégoriquement la marche funèbre que le FNDC et les familles des victimes comptaient organiser pour accompagner les jeunes à leur dernière demeure, a appris Guineematin.com d’un membre du Front National pour la Défense Constitution.

Dans son communiqué diffusé vendredi soir sur les antennes de la télévision nationale, Sidy Souleymane N’Diaye, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, a annoncé que les corps sont disponibles et invité les familles des victimes à venir les récupérer. Mais, le même communiqué précise que les corps ne sont plus à la morgue d’Ignace Deen. Ils ont été transférés à l’hôpital sino-guinéen. Et, selon un membre du FNDC, l’objectif de cette démarche est d’empêcher toute mobilisation à l’occasion des funérailles de ces jeunes.

« C’est ce matin, à 9 heures, qu’ils ont déposé tous les corps à l’hôpital sino-guinéen. Le problème, c’est qu’ils veulent nous imposer une procession funèbre discrète. D’abord, entre l’hôpital sino-guinéen et le cimetière de Bambeto, la distance est courte. Et puis, plusieurs services de sécurité sont déployés là-bas. On note la présence du Colonel Balla Samoura qui dirige l’opération, Tiegboro et de plusieurs de ses hommes.

Ils ont laissé entendre que ce sont les familles des victimes qui doivent venir prendre les corps, ils ne veulent pas du tout que le FNDC se mêle de ça. Et les conditions dans lesquelles se trouvent les corps, les familles sont obligées de récupérer pour les inhumer aujourd’hui ou au plus tard demain matin pour ne pas qu’ils se décomposent. Ils ont complètement déshumanisé la Guinée », déplore notre interlocuteur.

Un reporter de Guineematin.com est à l’hôpital sino-guinéen pour en savoir plus sur cette situation.

A suivre !

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