Junior à la barre : « le Général Baldé m’a dit que ma vie est menacée et que la police est contre mon projet »

Général Ibrahima Baldé
Mme Aïssatou Boiro

Le procès des présumés auteurs du double assassinat de l’ex-directrice nationale du trésor public, madame Aissatou Boiro, et de Paul Temple Cole, se poursuivit au tribunal criminel de Dixinn. L’un des accusés, Mohamed Diallo, plus connu sous le nom de Junior, cerveau présumé de ce drame, a été le dernier à être appelé à la barre, ce lundi 19 novembre 2018, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’entame des débats, le collège d’avocats qui défend junior a laissé entendre que son client n’est pas saisi par le tribunal. « Il ne s’agit pas de juger pour juger. Mais il faut juger des personnes qui sont renvoyés devant votre tribunal. Vous êtes saisis par une ordonnance de renvoi où le nom de Mohamed Diallo, dit Junior, n’existe pas. Alors vous ne pouvez pas juger quelqu’un contre qui vous n’êtes pas saisi ».

Après avoir suspendu l’audience pour 15 minutes, le tribunal est revenu en rejetant cette observation tout en demandant de continuer les débats.

C’est dans ce contexte que Junior a été de nouveau appelé à la barre par le président du tribunal, Ibrahima Kalil Diakité. Le Saint Coran dans sa poche, Junior, à l’image de tous les autres accusés qui l’ont précédé à la barre, a nié en bloc les griefs articulés contre lui dans cette affaire.

Il a fait comprendre au tribunal que le jour de ce double assassinat, il n’était pas à Conakry. Selon lui, il n’a jamais connu madame Aissatou Boiro et Paul Temple Cole. Ensuite, il n’a jamais participé à leur assassinat. Junior dira qu’il a été arrêté tout simplement parce qu’il a crée une ONG de lutte contre la criminalité en Guinée. Et ce projet, dit-t-il, agréé par Alhassane Condé, ex- ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, allait mettre fin l’insécurité en Guinée.

Général Ibrahima Baldé

« Je suis un héros en Sierra Leone. J’ai quitté là-bas pour venir chez moi en Guinée, pour travailler afin que mon peuple vive dans la paix. J’ai montré mon projet de lutte contre l’insécurité au président Alpha Condé. Il l’a apprécié. Il a ainsi appelé les forces de sécurité pour me confier la mission. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler avec tous les corps. J’ai travaillé avec le général Ibrahima Baldé du Haut Commandement de la Gendarmerie, avec Balla Samoura, directeur régional de la gendarmerie de Conakry, et le général Mohamed Gharé, directeur national de la police à l’époque des faits. On a commencé à travailler en synergie. Mais, cela a commencé à toucher certains. C’est ainsi que le général Baldé de la gendarmerie m’a dit que ma vie est menacée et que la police est contre mon projet. Il dit qu’il ne peut pas assurer ma sécurité, il m’a remis 50 millions de francs guinéens. Il a mis un véhicule, conduit par le colonel Soumah de la BAC mixte, pour m’envoyer en Sierra Leone» a-t-il expliqué.

Poursuivant ses explications, il dira qu’après quelques temps, il est revenu à N’zérékoré où il a réussi à réconcilier des communautés qui étaient en conflit. « Mais, comme mon ONG avait arrêté deux fois Souka, c’est ce dernier qui m’a dénoncé à Conakry et ils m’ont fait arrêter à N’zérékoré où un hélicoptère a été affrété pour me déposer à la maison centrale de Conakry. Lorsque tu es honnête, tu es célèbre, tu auras toujours des ennemis. Mais, Dieu ne va pas te faire souffrir, c’est pourquoi, j’ai eu le privilège de quitter N’zérékoré par vol jusqu’à Conakry », a ajouté l’accusé.

Le dossier a été renvoyé au lundi, 26 novembre 2018, pour la suite des débats.

Pour rappel, madame Boiro et Paul Temple Cole ont été tués par balles le 09 novembre 2012 à Kipé, dans la commune de Ratoma

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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