Kalil Dabo a perdu toute sa famille à Freetown, mais réconforté par la visite du président Condé « il avait les larmes aux yeux »

Plus d’une semaine après le drame de Regent, l’envoyé spécial de Guineematin.com à Freetown continue de rencontrer les rescapés et familles des victimes. A en croire son Excellence Fodé Camara, ambassadeur de Guinée en Sierra Léone, parmi les innombrables victimes de cette grave inondation, intervenue la nuit du dimanche à lundi 14 août 2017, notre pays a perdu au moins 20 fils.

Hier, lundi, l’envoyé spécial de Guineematin.com s’est rendu au camp Ibrahima Sory Cissé, communément appelé Motomeh 2 où il a rencontré certains de nos compatriotes…

Cheick Kalil Dabo, imam de Regent et originaire de la préfecture de Faranah en République de Guinée, dit avoir perdu 8 membres de sa famille dont son épouse Soundou Dabo et ses enfants. « J’ai passé plus de dix ans dans ce quartier, j’y ai d’ailleurs construit une maison de six chambres. Ce drame a emporté toute ma famille », a dit l’imam au reporter de Guineematin.com sur place.

Seulement, quoique meurtri par cette énorme perte, monsieur Dabo a tout de même été réconforté par la visite du président Alpha Condé en Sierra-Leone, quelques heures seulement après le drame. « J’ai aimé l’arrivée du président Alpha Condé à Freetown qui avait même les larmes aux yeux. Mais, malheureusement, je n’ai pas pu lui parler. J’exhorte toutes les personnes de bonnes volontés à nous aider ; car, on a tout perdu, je demande de l’aide à mes frères guinéens. On n’a plus où dormir, on n’a pas d’habits, pas d’eau », a-t-il sollicité.

De son côté, Mamadou Billo Barry, électricien de profession et originaire de la préfecture de Labé, rencontré dans un camp humanitaire, dit avoir perdu 4 membres de sa famille. Aujourd’hui, monsieur Barry ne sais plus que faire de sa vie. Né et grandit en Sierra-Leone, seul endroit qu’il connaît, il a perdu aujourd’hui tous ses soutiens (frère, sœurs…).

« Le jour du drame, je n’ai pas passé la nuit à la maison. Quand je suis arrivé le lendemain, j’ai trouvé que la terre a enterré toutes les maisons. À ce jour, mes frères et sœurs, au nombre de quatre, sont morts ; mais, même leurs corps n’ont pas été retrouvés. Je suis dans ce camp ; mais, je ne suis pas habitué à cette vie. Nous ne mangeons qu’une seule fois par jour ! Regardez-moi, j’ai totalement dépéri », s’est plaint Billo, très triste.

De Freetown, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

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