Après trois jours d’agitation, Kamsar a renoué avec la sérénité. Hier, vendredi 3 septembre 2021, les activités ont grandement repris dans la cité industrielle. Le train minéralier qui avait été arrêté à cause du mouvement de colère des femmes de Kamsar contre le manque du courant électrique a repris du service, le grand marché Sahara a ouvert ses portes et la circulation d’engins roulants se fait sans encombre, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com à Kamsar.
Ce retour au calme a été obtenu grâce aux négociations rondement menées par les autorités administratives locales. Face à l’ampleur des manifestations dans la zone, le préfet et le gouverneur de Boké ont dû s’employer pour calmer l’ardeur des femmes de Kamsar.
Au micro de Guineematin, Ousmane Camara a fustigé le fait que Kamsar village- comme on appelle la périphérie de la cité industrielle- soit tout le temps privé d’électricité. « Cela fait 20 ans que Kamsar peine à avoir de l’électricité. C’est pourquoi, nous nous sommes levées cette fois-ci. Il n y a pas une usine en Guinée plus que celle de Kamsar. Si les autorités veulent que l’usine fonctionne, que les trains passent, il faut qu’il y ait de l’électricité. Dans les autres villes comme Sangaredji et Fria, il y a le courant partout. Or, ici il n y a pas de courant, même pour recharger un téléphone, c’est difficile. C’est une inégalité qui ne dit pas son nom ».
Au cours d’une réunion de crise qu’il a présidée dans la matinée de ce vendredi, le Préfet de Boké n’a surtout pas voulu entendre parler de grève. « Ce n’est pas une grève », a estimé Hassane Sanoussy. Pour lui, les populations de Kamsar ont réclamé du courant. Ce qui, à ses yeux, est tout à fait légitime, parce qu’il y a un problème de délestage qui se pose. Il explique néanmoins que les groupes électrogènes que la CBG met à disposition ne peuvent pas tenir toute la ville à cause de la situation démographique de Kamsar. Le préfet de Boké a demandé à toutes les parties concernées de sursoir à toute manifestation et d’attendre que « le président tranche sur ce problème ».
Un appel qui a été entendu d’une bonne oreille si l’on en juge par le calme qui prévaut actuellement à Kamsar et ses environs.
Aissatou Bérété qui a assisté à la réunion d’urgence a confié à Guineematin.com que les manifestantes ont donné aux autorités un ultimatum de trois jours. « On était ici pour une réunion d’urgence convoquée par le préfet de Boké. Il nous a parlé des mesures entreprises pour résoudre ce problème. Ils ont même amené une délégation à Conakry pour l’obtention d’un groupe électrogène auprès du président de la République. On leur a donné trois jours pour pallier le manque de courant », a-t-elle indiqué.
« Je suis vraiment satisfait de l’implication de chacun et de tous. Parce que le préfet et le gouverneur sont venus pour la résolution définitive de cette situation qui maintenant a commencé à perdurer. L’appel qu’on a lancé au président de la République a de fortes chances d’être entendu », s’enthousiasme le sous-préfet de Kamsar, Jean Felix Bangoura.
De Kamsar, Amadou Diarouga Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com