Kankan : des jeunes volontaires s’occupent de l’entretien des malades mentaux

Mohamed Condé, président de l'association des volontaires pour la gestion des malades mentaux

Il existe à Kankan une association qui mène un combat assez particulier. Composée de plusieurs jeunes volontaires, elle s’occupe de l’entretien des malades mentaux. Un défi de taille que les membres de l’organisation essayent de relever avec courage et détermination, a constaté le correspondant de Guineematin.com sur place.

A l’image des autres grandes villes de la Guinée, Kankan connaît la présence d’un grand nombre de malades mentaux dans ses rues. Abandonnés par leurs familles, ces fous déambulent dans la ville, avec leurs habits sales, se nourrissant des restes de repas jetés dans les poubelles.

Et cette situation a attiré l’attention de certains citoyens, qui ont décidé de mettre en place une organisation dénommée « association des volontaires pour la gestion des malades mentaux ». Créée en 2019, sous l’égide du Contrôleur général Mohamed Gharé, alors gouverneur de Kankan et actuel gouverneur de N’Zérékoré, cette association recueille les malades mentaux et les emmènent au fleuve Milo pour les laver et leur donner de nouveaux vêtements.

Mohamed Condé, président de l’association des volontaires pour la gestion des malades mentaux

« Pour nous, c’est décevant de voir tous ces malades mentaux abandonnés à eux-mêmes. C’est pourquoi on a jugé bon de prendre charge leur entretien corporel, parce que quand vous êtes en contact avec un malade très sale, qui n’est pas dans un état de propreté, on aura du mal à vivre avec lui », explique Mohamed Condé, président de l’association des volontaires pour la gestion des malades mentaux.

Rassembler ces fous et les conduire au fleuve Milo de Kankan n’est pas chose aisée. Mais l’équipe dirigée par Mohamed Condé se donne à fond pour y arriver. « Nos hommes sortent sur le terrain dès 5 heures du matin pour commencer le travail. Parce que chercher les malades mentaux, les rassembler, les laver et les raser n’est pas facile. C’est pourquoi nous agissons avec tact pour ne pas éveiller des soupçons à leur niveau », a-t-il indiqué.

Une fois que les malades mentaux sont recueillis dans la rue et rassemblés dans un endroit, le plus dur est fait. « Quand notre équipe rassemble ces malades mentaux, on sillonne les différents marchés de la ville pour cherche quelque chose afin de pouvoir acheter du savon. Et par endroits, on peut gagner des vêtements qu’ils peuvent porter après avoir été lavés », a dit Mohamed Condé, président de l’association des volontaires pour la gestion des malades mentaux.

Ibrahima Kalil Konaté, SG de l’association des volontaires pour la gestion des malades mentaux

A travers cette initiative, ces jeunes volontaires veulent aussi montrer que les malades mentaux ne doivent pas être abandonnés. « Ces malades-là sont nos frères, ils viennent de familles qui les ont abandonnés. Parce que chez nous, souvent, quand quelqu’un a une maladie mentale, sa famille l’abandonne. Pourtant, ça ne doit pas se passer comme ça, on doit plutôt les rapprocher et les assister. C’est ce qui peut les aider », souligne Ibrahima Kalil Konaté, secrétaire général de l’association.

 De Kankan, Abdoulaye N’koya Sylla pour Guineematin.com

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