Kankan : Ismaël Nanfo Diaby libéré

Nanfo Ismaël Diaby, chroniqueur N'ko
chroniqueur islamique et promoteur de l’écriture N’ko

Environ 72 heures après son arrestation, Ismaël Nanfo Diaby a recouvré sa liberté. Le controversé imam qui fait la prière en langue maninka a été libéré ce lundi, 13 juillet 2020. C’est le gouverneur de Kankan qui a demandé sa libération, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

Après avoir passé deux nuits au commissariat central de police de Kankan, ce promoteur de la langue N’ko a été conduit ce lundi dans les locaux du gouvernorat de la région. Il a pris part à une réunion convoquée par le gouverneur Sâdou Keïta et à laquelle étaient conviés également le préfet de Kankan, Amara Lamine Soumah, et les autorités religieuses locales. Au cours de cette rencontre, le gouverneur a demandé la remise en liberté de Nanfo Ismaël Diaby.

« J’ai demandé à ce qu’on le libère, mais qu’il reparte avec nos conseils et qu’il respecte les principes. Nous lui avons dit que pour avoir une mosquée et être un véritable imam, il faut qu’il fasse la demande qui va figurer sur le listing des imams de la préfecture mais aussi, il faut qu’il participe à mettre fin à l’amalgame. On ne s’attaque pas à la langue N’ko, on s’attaque à un individu qui veut être hors la loi. Il peut prier chez lui avec sa famille dans la langue qu’il veut, ça c’est lui qui sait. Mais s’il le publie, il s’expose à des restrictions de liberté », a indiqué Sâdou Keïta.

De son côté Ismaël Nanfo Diaby n’a pas souhaité s’exprimer devant les micros. Juste après sa libération, il est rentré chez lui. Sa libération intervient peu après la destruction de la mosquée construite à son domicile, où il prie avec ses adeptes depuis la sanction qui lui a été infligée par les autorités religieuses. Mais plusieurs de ses partisans restent encore en détention. Ils ont été interpellés samedi dernier devant la résidence privée du préfet de Kankan, où ils étaient allés protester contre l’arrestation de Nanfo Diaby. Ils ont passé deux jours au commissariat de police avant d’être déférés ce lundi devant le parquet du tribunal de première instance de Kankan.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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