Kindia : reconnu coupable par la justice, le militaire du camp Samoréyah « libéré »

Le procès en première instance du sous-lieutenant Abdoulaye Sow vient de connaitre son épilogue au tribunal correctionnel de Kindia. Ce militaire en service au bataillon spécial des commandos en attente du camp Samoréyah était poursuivi pour « coups et blessures volontaires ». Des faits pour lesquels il a été reconnu coupable et condamné ce lundi, 25 janvier 2021, à 18 mois de prison assortis de sursis et au payement de deux (2) millions de francs guinéens d’amende. Une condamnation qui, dans le concret, le libère de la prison où il était détenu depuis le 16 décembre 2020. C’est pourquoi, insatisfait de ce verdict, l’avocat de la défense promet de faire appel de cette décision du tribunal. Me Abdoulaye Keïta estime que le Droit n’a pas été dit dans cette affaire, rapporte un des correspondants de Guineematin.com dans la ville des agrumes.

Il vient de bénéficier d’un verdict qui lui permet d’éviter la prison ; mais, le sous-lieutenant Abdoulaye Sow n’est visiblement pas au bout de ses peines dans cette affaire qui l’oppose à Me Thierno Arafou Diallo. Pour avoir copieusement tabassé cet huissier de justice auquel il a fait perdre trois dents, le sous-lieutenant Abdoulaye Sow a écopé de la prison avec sursis. Et pourtant, à la barre, le prévenu a reconnu avoir infligé des coups et blessures à sa victime, le 03 décembre dernier. Mais, avec la pression exercée sur lui depuis le début de ce procès, l’auxiliaire de justice, qui avait été agressé et molesté dans l’exercice de ses fonctions d’huissier avait désisté de sa plainte avant la fin de ce procès en première instance.

Mais, malgré le désistement de son client, l’avocat de la défense assure que le Droit n’a pas été dit dans cette affaire. Me Abdoulaye Keïta promet de porter ce dossier devant la Cour d’Appel de Conakry pour rétablir la justice dans cette affaire.

Me Abdoulaye Keïta, avocat

« Avant le procès, la chambre nationale des huissiers était en négociation avec le camp Samoreyah. Le jour où on a commencé les audiences pour la première fois, le bataillon est venu demander pardon à mon client Thierno Arafou Diallo pour la première. C’est par rapport à ça que le tribunal a condamné le sous-lieutenant Abdoulaye Sow à 18 mois de prison assortis de sursis et à une amende de deux millions francs guinéens. Sinon, le Droit n’a pas été dit. Maintenant, il faut appliquer la loi, rien que la loi ! Le sous-lieutenant Abdoulaye Sow s’est mal comporté. Sinon, l’huissier est parti chez lui juste pour lui signifier l’arrêt des travaux. Il pouvait tout simplement prendre l’arrêt des travaux et c’est terminé ! Mais, il a non seulement refusé l’arrêt des travaux et il a donné des coups violents à l’huissier, en arrachant ses trois dents et au niveau des prémolaires il y a quatre dents qui sont mobiles. Je vais relever appel sur le coup ; et, maintenant là pour que nous puissions aller devant la Cour d’Appel de Conakry pour développer les moyens de pression », a déclaré Me Abdoulaye Keïta.

A noter que pour entreprendre une telle action, malgré le désistement de la partie civile, Me Abdoulaye Keïta s’adosse sur l’article 5 du code de procédure pénale qui dispose que : « la renonciation à une action civile ne peut ni arrêter, ni suspendre l’exercice de l’action publique ». Mais, cet article ne s’applique que « sous réserve des cas visés à l’article 2 » du même code.

De Kindia, Amadou Bailo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628516796

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