La Guinée réussira-t-elle le pari de la CAN/2023 ? Thierno Saidou Diakité à Guineematin

Thierno Saïdou Diakité
Thierno Saïdou Diakité

Il y a quatre ans jour pour jour, la Confédération Africaine de Football (CAF) attribuait l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 à la Guinée. Du 20 septembre 2014 à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont sans que des actions réelles soient entreprises pour faire de ce rêve une réalité.

Aujourd’hui, de nombreux acteurs se demandent si notre pays sera dans les délais eu égard au caractère contraignant du cahier des charges de la CAF pour l’organisation de la CAN.

Pour Thierno Saidou Diakité, consultant sportif, éditorialiste au groupe de presse Lynx/Lance, il y a certes un certain retard, mais notre pays se doit de réussir le pari d’organiser la plus grande messe du football africain.

D’entrée de jeu, Thierno Saidou Diakité reconnait que « quatre ans après, les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être. Figurez-vous qu’hormis certains actes posés par le pouvoir central, le COCAN (Comité d’Organisation de la CAN) lui-même n’est guère avancé dans les préparatifs de cette compétition continentale. Pour ce qui est des actes posés, on a la constitution du COCAN en début janvier 2017. Ensuite, il y a eu l’ameublement des treize commissions spécialisées par un arrêté du Premier ministre de l’époque, Mamady Youla. Et, en février-mars 2018, une mission mixte, COCAN et ministère des Sports, s’est rendue à l’intérieur du pays pour visiter des sites probables de la compétition ».

La CAN 2023 avait été attribuée à la Guinée au moment où seulement seize (16) équipes doivent prendre part aux phases finales de la compétition. Désormais, le nombre d’équipes devant y prendre part est passé à vingt quatre (24). Une situation qui n’échappe pas au consultant sportif. Selon Thierno Saidou Diakité, « c’est avec l’arrivée d’Ahmed Amad à la tête de la CAF qu’on est passé à 24 équipes avec un séminaire qui s’est tenu à Marrakech, au Maroc. Ce qui revient à dire que le cahier de charges de la CAF s’en trouve modifié. Si pour un tournoi à 16 équipes, on exigeait au minimum 4 stades de compétition, désormais, avec 24 équipes, le minimum est de six équipes. C’est pourquoi, en plus des capitales régionales qui avaient été identifiées, le COCAN se propose de rajouter Kindia, Boké et, peut être, Faranah. La décision n’est pas encore prise pour se fixer définitivement sur les sites qui ont été identifiés et qui vont recevoir ces compétitions ».

Malgré tout, Thierno Saidou Diakité pense qu’on peut garder espoir quant à la tenue de cette fête du football africain en Guinée. « A l’allure où vont les choses, c’est vrai que l’opinion publique est de plus en plus sceptique, pessimiste. Mais, moi je pense qu’il n’est pas encore tard pour résorber le retard accusé depuis le 20 septembre 2014. A mon humble avis, il suffit que le chef de l‘Etat, qui est au dessus du COCAN, donne le ton pour confirmer notre engagement à tenir les délais, à organiser la compétition. Si le président de la République donne le ton, le gouvernement va suivre et le COCAN aura les moyens pour lui permettre de travailler, de s’engager de pleins pieds dans les préparatifs », soutient-il.

L’organisation de la CAN exige d’importants fonds, se chiffrant en milliards de dollars US. Comment la Guinée pourra-t-elle mobiliser de tels montants ? Pour monsieur Diakité, « la CAN est très contraignante au plan financier. Ça requiert beaucoup d’argent. Surtout pour ce qui est de la Guinée, il n’y a pratiquement pas d’infrastructures…. Mais, il va falloir mobiliser les fonds pour financer ces infrastructures à réaliser. Parce qu’il n’y a pas que les stades. Il y a les réceptifs hôteliers, les voies de communications, la sécurité, la santé, le signal satellite. Ce qui veut dire que, l’enveloppe financière est très élevée. Certains parlent d’un milliard et demi d’Euros, d’autres l’évaluent à 2 milliards et demi parce qu’il y aura des stades à construire, d’autres à réhabiliter… C’est tout un chantier, qui est transversale parce que tous les secteurs d’activités sont concernés par cette compétition. Ces fonds devront être mobilisés au près du secteur privé, des partenaires bi et multilatéraux et des institutions internationales de financement ».

Il faut préciser que depuis sa mise en place en janvier 2017, le COCAN (Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations) ne s’est réuni que par deux fois.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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