La panique est presque générale dans les écoles, ce mardi 10 février 2015 ! Après les émeutes contre « l’interpellation » d’un imam hier à Yimbaya, camp carrefour, c’est au tour de Ratoma, puis l’axe Sonfonia-Cimenterie- Kagbélin de se « déchaîner » aujourd’hui contre la « pulvérisation » des écoles, a appris Guineematin.com de plusieurs sources concordantes.
Selon les premières informations des parents d’élèves, un enfant serait tombé dans une des écoles de la haute banlieue de Conakry et aurait appelé des agents de la croix rouge pour « pulvériser » l’école ! Mais, depuis que cette rumeur est sortie, certains ont imaginé qu’on allait « vacciner » tous les enfants dans les écoles ! Et, bonjour la panique ! Partout, des parents réclament leurs enfants des écoles « avant l’arrivée des agents de la croix rouge »…
Et, du côté de Ratoma, selon certaines confidences, c’est dans la famille d’un responsable local vers Kipé qu’il y aurait eu des cas jusque-là cachés d’Ebola. Il y aurait même eu des décès qu’on aurait enterré discrètement la nuit ! Ce serait donc la révélation de ces cas qui aurait paniqué quelque part et le téléphone aidant, la rumeur a atteint certaines proportions…
A rappeler que la panique d’aujourd’hui, contrairement aux émeutes d’hier, n’a pas fait de dégât à notre connaissance.
Les écoles qui sont restées fermées durant de longs mois pour cause d’Ebola ont été rouvertes le 19 janviers dernier (il y a moins d’un mois), alors que la maladie Ebola à cause de laquelle elles étaient restées fermées continuent de sévir dans le pays. Beaucoup de compatriotes hésitaient à réinscrire leurs enfants cette année dans cet environnement infesté de mensonge, de rumeurs et des non dits. Surtout que le doute persiste dans la tête de certains compatriotes sur la véracité même d’Ebola, surtout son mode de contamination que certains croient être volontairement inoculé sur les personnes qu’on « veut tuer ». Ne croyant pas trop aux des dirigeants du pays, les populations restent dans une totale ignorance ! Ce qui accroît encore les risques en Guinée, pendant que les pays voisins (le Liberia et la Sierra Léone), sortis des guerres civiles et contaminés par la Guinée, parviendront bientôt à en finir avec Ebola comme le Nigéria, le Sénégal et le Mali… En Guinée, on continue de multiplier les superlatifs de nos stratégies de lutte inefficace ! Les cas se multiplient et se compliquent à 30 jours de la date à laquelle on jurait de finir Ebola en 60 jours !
Nouhou Baldé
