La protection civile repêche le corps d’une fille du fleuve Milo : les pêcheurs de Kankan avaient réclamé 600 000 au père de la victime

Adjudant chef Mamoudou Kanté

Le corps sans vie d’une fille qui a disparu hier, dimanche 25 Avril 2021, a été repêché dans la matinée de ce lundi sur la berge du fleuve Milo, au quartier Dalakö, dans la commune urbaine de Kankan. La veille, deux autres enfants (qui s’étaient noyés avec la défunte) ont été sauvés de justesse, a appris le correspondant de Guineematin.com basé à Kankan.

Dans l’après-midi d’hier, dimanche, trois enfants se sont noyés au fleuve Milo. Les secouristes ont réussi à sauver deux d’entre eux ; mais, le troisième (une fille) y est resté. Après de nombreuses recherches sans succès, c’est dans la matinée de ce lundi que le corps de Djouba Keïta, âgée de 15 ans, a  été retrouvé dans l’eau.

Moussa Keïta, père de la victime

Interrogé dans les minutes qui ont suivi cette découverte, son père, Moussa Keïta, a d’abord parlé des circonstances de la disparition de sa fille. « Hier, elle s’est lavée à la maison. Puis, elle voulait aller saluer une de ses amies qui a accouché ; mais avant, elle m’a dit de lui acheter une radio pour qu’elle puisse écouter le Coran. C’est quand j’étais au marché qu’on m’a demandé de revenir à la maison. À mon arrivée à la maison, on m’a dit que ma fille s’est noyée au fleuve Milo. Et, c’est ce matin que son corps a été retrouvé », a expliqué monsieur Kéïta.

Ibrahima Kalil Chérif, chef du quartier Dalakö

Le quartier Dalokö est très redouté. Selon Ibrahima Kalil Chérif, son premier responsable, depuis dix ans, chaque année, un à deux corps sont retrouvés dans le fleuve Milo. « Cela fait 10 ans, chaque année, un ou deux corps sans vie sont retrouvés au même endroit du fleuve Milo. L’année dernière, c’était 3 personnes. Je voudrais demander aux habitants de Dalakö de faire une contribution afin d’acheter des grillages pour encercler la partie et empêcher les enfants d’y accéder. Cette partie du fleuve Milo est très redoutée », a précisé le responsable local.

Adjudant chef Mamoudou Kanté

Enfin, l’équipe de la protection civile de Kankan- qui est intervenue sur les lieux pour repêcher le corps- déplore le fait de n’avoir pas été contactée depuis hier pour secourir Djouba Keïta. « Ce que je demande à la population, c’est de nous informer à temps dès qu’il y a des cas pareils », dit l’adjudant chef Mamoudou Kanté, avant de remettre le corps à la famille pour son enterrement.

Djouba Keïta

Âgée de 15 ans et couturière, Djouba Keïta a rejoint sa dernière demeure ce lundi-même, à 10 heures. Sa famille dénonce l’attitude des pêcheurs artisanaux qui auraient demandé 600.000 pour repêché ce corps…

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineemtin.com

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