Labé : des chenilles dévastent des cultures à Dionfo et Sannoun

Depuis une dizaine de jours, des « attaques massives » de chenilles sont enregistrées dans les sous-préfectures de Dionfo et Sannoun, dans la préfecture de Labé. Ces larves destructrices s’attaquent aux cultures des paysans qu’elles ravagent sur place. Et, apparemment, la situation est loin d’être maîtrisée, même si à la direction régionale de la protection des végétaux de Labé, on affiche un certain optimisme dans le combat. Le difficile accès aux zones touchées et le manque de produits efficaces pour combattre ces chenilles sont entre autres problèmes que les agents pulvérisateurs rencontrent sur le terrain.

Selon le directeur régional de la protection des végétaux et des denrées stockés de Labé, Alpha Oumar Bah, le ministère de l’agriculture est déjà informé de la situation. Et, on espère que ce département va réagir très vite, en fonction des besoins, pour apporter des « molécules » qui peuvent combattre et éradiquer ces chenilles.

Alpha Oumar Bah, directeur région de la protection des végétaux et des denrées stockés de Labé

« Ces derniers temps, il y a eu des attaques massives de chenilles au niveau des sous-préfectures de Sannoun et Dionfo. A Sannoun, notre première intervention nous a permis de traiter une grande partie, surtout dans les concessions. Mais, c’était très alarmant et j’avoue qu’on n’a pas pu couvrir tout le district de Diguili. Parce que non les conditions de traitements étaient difficiles, l’état même de la terre le prouve. Parce qu’elle est couverte de blocs de pierres, c’est des pentes fortes, mais aussi le matériel de travail (pulvérisateur motorisé de 100 litres sur pneus) sur lequel nous comptons était difficile à faire tourner à  l’intérieur des parcelles infectées, parce que les terrains couverts de blocs de pierres ne s’y prêtent pas. Ensuite, hier (jeudi 17 juin), nous avons été à Sannoun. Et, c’est les autorités locales qui nous ont conduit à Kourako où il y a eu le problème. Mais, à ce niveau, nous avons trouvé que le stade de cristallisation des chenilles est dépassé. Parce qu’il y a déjà eu l’émergence des insectes parfait. Nous avons été  beaucoup peinés, parce que nous savons qu’il y a un grand danger qui se prépare. Pourquoi, parce que nous savons que ce nombre important de papillons que nous avons rencontré dans les villages s’étaient attaqués aux manguiers et orangers. Mais, nous avons préconisé un traitement et nous avions utilisé un produit de contact injection inhalation pour atteindre les cibles. Et, avec ce produit, nous espérons que le résultat sera atteint entre 70 et 80%. Par la suite, nous avons fait un autre constat qui est très alarmant dans un autre village où nous avons trouvé que c’est la chenille légionnaire d’automne qui agit sur le maïs. Il y a des tapades où  70 à  80% des cultures sont atteintes. C’est très alarmant parce que la chenille légionnaire s’incruste dans la tige de la plante et c’est difficile de l’atteindre. C’est pourquoi, avec elle, il y a une gamme de produits que nous utilisons souvent pour l’éliminer. C’est le produit systémique. Et, malheureusement, la société qui envoie ce produit nous a dit qu’elle est en rupture. C’est ainsi nous avons découvert qu’il y a un autre produit qui peut réduire la capacité de nuisance de l’insecte. Nous sommes à ce niveau et nous attendons toujours l’appui de notre tutelle qui est le ministère de l’agriculture, parce qu’ils sont informés du constat qui prévaut sur le terrain. Et, nous estimons qu’ils vont réagir en fonction des besoins énumérés, surtout à des molécules qui peuvent se confirmer à l’éradication de ces chenilles », a expliqué Alpha Oumar Bah. 

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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