« Le livre au service de la lutte contre la COVID-19 » : l’Harmattan Guinée lance un concours d’écriture

Sansy Kaba Diakité, Directeur Général de L'Harmattan Guinée

A la faveur d’un point de presse organisé au jardin 02 octobre de Conakry hier, mardi 30 juin 2020, « l’Association Guinée Culture » et les « éditions l’Harmattan Guinée » ont procédé au lancement d’un concours d’écriture de textes sur la Guinée à l’ère du coronavirus. L’objectif est d’inciter l’ensemble des catégories socioprofessionnelles du pays à raconter leurs vécus individuels et collectifs pendant cette crise sanitaire.

Les quinze meilleurs textes seront consignés dans un livre qui sera édité et diffusé un peu partout, afin de faire vivre à l’Afrique et le reste du monde l’expérience guinéenne dans la lutte contre cette pandémie. Et, les recettes qui seront générées par ce livre collectif -qui sera préfacé par Ydo Yao, le directeur régional de l’UNESCO- seront destinées à soutenir les personnes guéries de la COVID-19 et les personnes vulnérables, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce concours qui débutera officiellement ce 1er juillet durera trente un (31) jours. Et, le thème choisi par les organisateurs est : « Le livre au service de la lutte contre la COVID-19 ». C’est un thème vaste et qui englobe tous les aspects de la vie de la Guinée pendant cette période exceptionnelle de coronavirus dans le pays.

Les discriminations, la peur, le bouleversement du comportement social, les violences faites aux femmes… tous les angles et tous les genres littéraires sont sur la table, pourvu qu’ils parlent de la Guinée à l’ère de la COVID-19. Mais, c’est l’excellence qui sera récompensée. Car, quelque soit le nombre de textes, ce sont seulement les quinze meilleurs qui seront retenus par le comité de sélection. Et, ce sont ces textes qui seront édités sous la direction de Jean Luc Gregoire, le directeur pays PNUD Guinée et du professeur Alexandre Delamou, le directeur du centre d’excellence africain pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

Sansy Kaba Diakité, Directeur Général de L’Harmattan Guinée

« Les médecins, les aides-soignants, les infirmiers, les personnes guéries, les comédiens, les journalistes… tout le monde est aujourd’hui en compétition. Nous vivons une période exceptionnelle et l’élite doit être au service de la lutte contre le coronavirus. Parce que tout ce qui n’est pas raconté est oublié. Et, tout ce qui est oublié, c’est comme si cette chose n’a pas existé. Donc, ce concours d’écriture que nous boostons encore aujourd’hui, la finalité sera la publication d’un livre qui sera diffusé un peu partout en Afrique et dans le monde. Parce que nous allons faire des salons du livre un peu partout à travers la planète. Et, ce qu’on va générer comme recette dans la diffusion de cet ouvrage, nous allons soutenir les personnes guéries, les personnes vulnérables comme les sourds et muets », a indiqué Sansy Kaba Diakité, le directeur général de l’Harmattan Guinée.

Pour ce patron de la maison d’éditions en Guinée, ce concours est une manière pour les professionnels du livre de s’associer à la lutte contre le coronavirus en Guinée. « Vous savez que rien ne sera plus comme avant. Donc, nous voulons profiter de cette période exceptionnelle pour écrire un livre collectif pour qu’on puisse exprimer l’expérience guinéenne en matière de lutte contre cette COVID-19… Déjà, nous avons une vingtaine de textes qui sont arrivés ; mais, l’ouverture solennelle c’est le 1er Juillet. Pour tous ceux qui souhaiteraient envoyer les textes, ils peuvent envoyer à l’adresse mail : [email protected]. Les textes seront sélectionnés par un comité de jury ; et, les meilleurs textes seront récompensés, édités et diffusés un peu partout dans le monde. Donc, tous les genres littéraires sont admis. Mais, c’est la qualité du texte qui sera prise en compte. Et, le texte ne doit pas excéder huit (8) pages », a expliqué Sansy Kaba Diakité au public qui était réuni au point de lecture du jardin 02 octobre.

Pour ce concours d’écriture, un auteur ne peut présenter qu’un seul et unique texte. Un comité de jury -composé d’écrivains, de médecins, de juristes et de deux membres du comité de lecture des éditions l’Harmattan Guinée- sera mis en place pour la circonstance. Ce jury sera présidé par le Professeur Georges Alfred Ki-zerbo, le représentant de l’OMS en Guinée ; et, les auteurs des textes sélectionnés recevront un prix de la part de l’association du bureau régional de l’UNESCO, du PNUD, de l’OMS et des autres partenaires de ce projet d’écriture.

Selon Pr Alexandre Delamou, le directeur du centre d’excellence africain pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, ce concours est une « initiative novatrice » qui permet de « resituer » le livre, la culture, dans le contexte de la riposte nationale contre la COVID-19.

Pr. Alexandre Delamou, directeur du centre d’excellence africain pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles

« Nous nous sommes choisis de nous associer à cette initiative parce que nous sommes un auteur de l’Harmattan Guinée ; mais, aussi parce que nous sommes dans un monde académique à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Donc, nous pensons qu’en nous associant à l’Harmattan Guinée, nous allons arriver à une forme de collaboration qui permettra à nos enseignants de commencer à publier des livres scientifiques, des livres pédagogiques… Maintenant, s’agissant de la thématique, nous pensons que c’est une thématique qui est vaste, riche et féconde. Et, nous invitons toutes les catégories socioprofessionnelles de notre pays à s’essayer, à participer à ce concours. Les thèmes ne sont pas limités, nous savons que la maladie à coronavirus a beaucoup d’aspects (sanitaires, sociaux, économiques…) et tout le monde a quelque chose à dire sur cette maladie parce que nous l’avons vécu et nous continuons de la vivre. Donc, nous avons la possibilité de raconter notre quotidien. Et, c’est de ça qu’il s’agit », a indiqué Pr Alexandre Delamou.

Madame Sow Barbara, représentante de l’UNFPA en Guinée

Pour sa part, Madame Sow Barbara, la représentante de l’UNFPA en Guinée, a déclaré qu’il est important de saisir cette opportunité pour documenter et dire quels sont les vécus individuels et collectifs en cette période de pandémie liée au COVID-19. « Chacun a l’opportunité, à travers ce concours, d’expliquer comment le COVID-19 l’a touché. C’est surtout important pour nous au niveau de l’UNFPA, parce que la génération jeune d’aujourd’hui va être marquée par la COVID-19 dans les manières qu’on ne peut même pas commencer à comprendre. Documenter aujourd’hui le vécu de la jeunesse avec le COVID-19 pour mieux comprendre dans les années, les décennies à venir, comment notre monde a changé à cause de la COVID-19 est nécessaire. Il est important de saisir cette opportunité pour documenter et dire quels sont les vécus individuels et collectifs des jeunes, des femmes, des personnes âgées… On ne peut pas oublier, on ne doit pas oublier. Et, c’est pour cette raison qu’on est là », a-t-elle confié.

Pr Georges Alfred Ki-zerbo, représentant de l’OMS en Guinée

De son côté, Pr Georges Alfred Ki-zerbo, le représentant de l’OMS en Guinée, a laissé entendre que rien ne sera plus comme avant. Et, chacun a quelque chose à raconter par rapport au coronavirus. « La COVID-19 est déjà entrée dans l’histoire. Une pandémie est une expérience humaine exceptionnelle… Donc, rien ne sera plus comme avant après la COVID-19. Et, Chacun de nous peut raconter une histoire oralement. Ça se fait tous les jours dans les quartiers, dans les veillées. Et tout ce qui peut être raconté oralement peut être mis sur papier. Donc, c’est pour dire que chacun de nous potentiellement est un écrivain en puissance. Et si on prend les technologies digitales actuellement, je voudrais aussi dire que chacun de nous fait des tweets, chacun de nous fait des SMS. Un tweet, un SMS c’est une phrase, c’est un paragraphe. Et, celui qui peut écrire un paragraphe peut écrire un livre. Donc, c’est vraiment un appel à chacun de nous de s’y mettre et de partager notre expérience », a indiqué Pr Georges Alfred Ki-zerbo.

A noter que ce point de presse -qui a prévalu au lancement de ce concours d’écriture- a aussi été marqué par la présentation de la plateforme digitale de ressources éducatives libres (BELUGA) avec l’UNESCO Régionale et la remise de prix aux lauréats du concours : « Le prix du jeune écrivain guinéen 2020 ».

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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