Le PADES opposé au 3ème mandat : « on ne peut pas se taire face aux tueries des enfants guinéens »

Mohamed Kaba, coordinateur chargé des affaires administratives du PADES
Mohamed Kaba, coordinateur chargé des affaires administratives du PADES

L’actualité sociopolitique guinéenne a été marquée cette semaine par la mort par balles de deux jeunes gens suite à la grève des enseignants et par le pillage de boutiques et magasins dans la ville de Kankan. Des faits qui ont choqué plus d’un et suscité diverses réactions d’indignation. C’est le cas au Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) où l’assemblée générale de ce samedi, 11 janvier 2020, a essentiellement tourné autour de ces sujets, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La séance de ce samedi a été présidée par Mohamed Kaba, coordinateur administratif du PADES, en présence de plusieurs militants. Dans son discours, monsieur Kaba a dénoncé la tuerie des élèves lors de la première journée de grève du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), survenu le jeudi 09 janvier. « C’est un acte ignoble, c’est un acte très grave. Et nous demandons au gouvernement de faire la lumière sur cette énième tuerie et de faire en sorte que les coupables soient arrêtés et jugés. Parce qu’on ne peut pas continuer à voir nos enfants tomber comme des mouches. Nous demandons aux forces de l’ordre du professionnalisme. Le maintien d’ordre requiert du professionnalisme. Ce sont des hommes, ce sont des enfants guinéens. Nous sommes tous des guinéens. Ils ont le devoir de s’occuper de la sécurité des enfants. On ne peut pas continuer à se boucher les oreilles, à se fermer les yeux et continuer à faire comme si de rien n’était. C’est très grave. La vie humaine mérite d’être préservée. C’est vraiment dommage », regrette-t-il.

Profitant de cette assemblée générale, Mohamed Kaba est revenu sur les pillages de boutiques et l’agression des commerçants à Kankan. « Cet acte barbare soutenu par le pouvoir à Kankan, c’est inadmissible, c’est regrettable. Ce qui a été fait, je peux vous dire ce n’est pas la population de Kankan. La population de Kankan n’a jamais pris violence pour qui que ce soit. Kankan s’appelle Nabaya. Ça veut dire, hospitalité. Mais, ces manipulations ne marcheront pas. On a changé le préfet mais, ça ne suffit pas pour nous. Il faut que la justice soit faite. Il faut que les auteurs de ces actes soient arrêtés et qu’ils passent devant la justice et qu’ils soient surtout condamnés à la hauteur de leur forfaiture », a-t-il souligné.

En se prononçant sur la question du fichier électoral, le coordinateur administratif du PADES n’y est pas allé du dos de la cuillère. « Vous avez vu la présentation du fichier électoral par la CENI. Il y a longtemps que nous dénonçons ce fichier. Aujourd’hui, le peuple de Guinée a vu réellement les craintes que nous évoquions, la réalité de la machination qui est en train de se faire. Comment peut-on passer de façon abracadabrante de (six) 6 millions à plus de huit millions trois cent trente milles électeurs et que la CENI ne soit pas capable de nous expliquer cela. Un fichier complètement biaisé, un fichier qui ne peut pas être bon pour ces élections. C’est fait purement et simplement pour accorder un troisième mandat au président de la République. Ce fichier, nous n’en voulons pas. Nous voulons d’un fichier propre. Nous voulons d’un fichier qui représente le corps électoral de la Guinée. Nous le rejetons », a-t-il précisé.

Enfin, Mohamed Kaba est revenu sur les manifestations programmées par le FNDC à partir du 13 janvier 2020. « Je pense que nous n’allons pas céder à la diversion, ni à la provocation. Je rappelle que la manifestation pacifique est un droit consacré à notre constitution parce que la loi nous la confère. Le peuple de Guinée, il est souverain, il va vraiment rentrer en résistance et je précise que lorsque le peuple est opprimé, la loi lui confère la latitude de rentrer en résistance pour ne pas subir l’oppression. Aujourd’hui, nous sommes en train de subir une oppression que nous ne voulons pas. C’est à nous de nous battre pour nous sortir de cette oppression. C’est pourquoi, nous avons décidé de manifester et d’appeler le peuple de Guinée à manifester pacifiquement sur toute l’étendue du territoire national sous la bannière du FNDC. Pour montrer à l’opinion nationale et internationale que nous ne voulons pas d’un 3ème mandat en Guinée ».

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59 § 666 87 73 97

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