Le président de l’association des fondateurs d’écoles privées de Guinée (AFEPGUI) se dit préoccupé par la menace de grève brandie par le syndicat national des enseignants du privé de Guinée (SYNEPGUI). Mohamed Lamine Fofana estime que la grève n’est pas solution et appelle plutôt au dialogue pour résoudre le problème opposant les fondateurs d’écoles à leurs enseignants. Il l’a dit au cours d’une interview qu’il a accordée à Guineematin.com ce jeudi, 18 juin 2020.
Fermées depuis fin mars dernier à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus, les écoles guinéennes vont rouvrir partiellement leurs portes le 29 juin prochain. Les classes d’examen et les universités sont autorisées à reprendre les cours à partir de ce jour. Mais le doute persiste encore quant à la reprise effective dans les écoles privées. Mécontent du non-paiement des salaires des enseignants évoluant dans les écoles privés depuis la fermeture forcée des classes, leur syndicat appelle à une grève sur l’ensemble du territoire national.
Mais, pour le président de l’association des fondateurs d’écoles privées de Guinée, Mohamed Lamine Fofana, cette démarche n’est pas la solution. « Les grèves ne sont pas des solutions en Guinée. Je crois que ces enseignants devraient réfléchir par deux fois avant d’aller en grève. En tout cas, nous les fondateurs des écoles privées, ce n’est pas notre souhait. Notre souhait, est que nous nous entendions avec les enseignants, nos enseignants, afin que nous puissions avoir cette reprise dans la paix et dans la tranquillité.
De notre côté, nous avons dit à tous les fondateurs, dans toutes les écoles, d’approcher les enseignants. Comme il y a des contrats qui les lient individuellement avec ceux-ci, et chaque école a sa spécificité, de mettre le contrat et le code du travail sur la table et ajouter la solidarité là-dessus pour pouvoir avoir une reprise paisible. Nous déplorons, nous regrettons la situation de nos enseignants. Ce n’est pas la faute aux fondateurs, c’est une pandémie qui fait que les Etats même ont des difficultés pour faire face aux employés de l’administration à plus forte raison un individu d’une petite entreprise ou une école », soutient-il.
Parallèlement au dialogue qu’il prône entre les fondateurs d’écoles et leurs enseignants, le président de l’AFEPGUI annonce aussi que sa structure mène des démarches visant à trouver des solutions à long terme aux problèmes des écoles privées. « Nous devons être reçus par le médiateur de la République aujourd’hui. Cette rencontre n’est pas en lien uniquement avec la grève des enseignants, mais c’est en vue de trouver une solution à long terme aux différents problèmes qui assaillent les écoles privées en Guinée. Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons le médiateur. Depuis le temps d’Ebola, c’est la troisième fois que nous rencontrons le médiateur de la République.
Nous avons écrit à toutes institutions républicaines en Guinée et les ministères sectoriels pour attirer leur attention sur la situation des enseignants des écoles privées, la situation des écoles privées et surtout la celle des enfants que nous avons la charge de former. Nous devons nous préoccuper aujourd’hui du sort de nos apprenants, qui ont abandonné le chemin de l’école depuis bientôt 4 mois. Donc nous appelons les enseignants des écoles privées à penser à ces enfants et à s’approcher de leurs fondateurs pour trouver un terrain d’entente. C’est ce qui est mieux pour nous », a exhorté Mohamed Lamine Fofana.
De son côté, le syndicat national des enseignants du privé de Guinée a annoncé sa volonté de négocier avec les fondateurs d’écoles, tout en précisant qu’il revient à ces derniers de créer le cadre de dialogue et lui faire appel.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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