Le président guinéen, parmi les « exclus » de la désignation de Michaëlle Jean à la tête de l’OIF…

Le président guinéen, Alpha Condé se rapproche du président sénégalais, Macky Sall
Le président guinéen, Alpha Condé se rapproche du président sénégalais, Macky Sall
Le président guinéen, Alpha Condé, se rapproche du président sénégalais, Macky Sall. Ici, entre Macky et Diouf

La canadienne, d’origine haïtienne, Michaëlle Jean, à 57 ans, a été nommée secrétaire générale de l’OIF, ce dimanche 30 novembre 2014, à l’occasion du quinzième sommet de la francophonie, tenu hier et aujourd’hui dans la capitale sénégalaise, Dakar.  

Ainsi, le 1er janvier 2015, Michaëlle Jean prendra les fonctions de secrétaire générale de l’OIF, la troisième, après le deuxième président de la République du Sénégal, Abdou Diouf (qui aura dirigé la francophonie du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2014) et le diplomate égyptien, Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU et premier secrétaire général de la francophonie (du 16 novembre 1997 au 31 décembre 2002).

Mais, si le vote a été officiellement consensuel de la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements francophones présents à Dakar ce dimanche 30 novembre 2014, ce sont, en réalité, cinq chefs d’Etat (le français et quatre africains) et le Premier ministre canadien qui ont tenu un huis clos pour plancher sur le choix entre les quatre candidats : le congolais, Henri Lopès ; le Burundais, Pierre Buyoya ; le mauricien, Jean-Claude de l’Estrac ; et, l’heureuse élue, la canadienne, Michaëlle Jean.

Il y a donc eu un huis clos entre le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall et son homologue français, François Hollande, avec les représentants des quatre postulants : le président congolais, Denis Sassou Nguesso pour le candidat Henri Lopès ; le président burundais, Pierre Nkurunziza qui présentait la candidature de son ancien patron, l’ancien chef de l’Etat burundais, Pierre Buyoya ; le président mauricien, Kailash Purryag pour la candidature de Jean-Claude de l’Estrac ; et, le Premier ministre canadien, Stephen Harper qui accompagnait l’heureuse élue, Michaëlle Jean.

C’est donc à l’issue de cette rencontre décisive que l’ancienne gouverneure du Canada a été portée à la tête de l’organisation internationale de la francophonie. Comme pour dire que ce sont finalement ces cinq chefs d’Etat (sénégalais, français,  burundais, congolais, mauricien) et le Premier ministre canadien qui ont été « les décideurs des décideurs » (qui n’auront fait que suivre en réalité) le consensus trouvé sur celle qui devient ainsi la première femme à diriger l’OIF, puisque les africains ne se sont pas entendus sur une candidature unique africaine.

Même si par ce déplacement le président guinéen aura cherché à se rapprocher un peu plus de Macky Sall du Sénégal, mais il est évident que la Guinée continue (au-delà d’Ebola) d’être reléguée au second rang.

Justement, parlant d’Ebola, il importe de rappeler que le Canada dont une citoyenne va commander la francophonie est l’Etat le plus rigide sur les pays malades d’Ebola. Nous sommes non seulement privés de visas canadiens, mais même un étranger qui passe par chez nous aura des problèmes avec l’immigration canadienne…

Reste à savoir si l’arrivée de Michaëlle Jean à la tête de l’OIF pourrait alléger ces mesures hyper contraignantes contre les pays victimes d’Ebola…

Nouhou Baldé

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