C’est ce lundi 27 février 2017 que les plaidoiries des avocats étaient attendues au tribunal militaire de Conakry, dans le procès des trois militaires arrêtés pour des tris effectués le 19 janvier dernier au Camp Alpha Yaya Diallo. Mais, pour une seconde fois, le procès est renvoyé en huitaine, sans que des raisons ne soit avancées, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place ce matin.
Le lundi passé, c’est à cause de la tension persistance dans la capitale guinéenne, suite à la grève des enseignants, qui avait motivé le report. Mais, aujourd’hui, aucune raison n’a été avancée pour justifier le renvoi, alors que les accusés dorment en prison en attendant d’être fixés sur leur sort…
Seulement, certaines indiscrétions ont confié au reporter de Guineematin.com que les magistrats militaires qui siègent au sein de ce tribunal militaire ne sont pas contents du traitement qui leur est réservé. Ils demanderaient le respect de l’article 5 du code de la justice militaire qui leur accorde un traitement de faveur.
A en croire notre source, depuis la composition de ce tribunal, ils n’ont bénéficié d’aucun avantage ! « Nous ne sommes pas traités de la même façon que les magistrats civils qui siègent ici, alors que nous avons des dispositions qui nous accordent des avantages. Mais, jusque-là, nous ne recevons que notre pension de militaire… », a confié un des magistrats militaires, qui a quand même insisté qu’il ne nous parle pas officiellement, sans doute de peur de perdre le peu qu’il perçoit…
Est-ce réellement cette frustration dont ont peur de dévoiler qui retarde le jugement en cours de ces trois militaires ? Comme on le sait, lors de leur procès, les militaires poursuivis avaient non seulement assumé leurs actes, mais rappelé que mêmes ceux qui les jugent aujourd’hui sont intérieurement satisfaits de leur protestation, le 19 janvier 2017, puisque l’Etat a vite augmenté de 20 pour cent les salaires de tous les militaires du pays, grâce à leurs tirs au camp Alpha Yaya Diallo…
Enfin, plusieurs observateurs qui suivent l’évolution de ce procès le qualifient de procès de l’armée guinéenne. Surtout que ces jeunes militaires ont profité de la barre de ce tribunal pour dénoncer les tares dans la Grande Muette, notamment les pratiques de corruption et de clientélisme qui minent l’Armée guinéenne sous le magistère du professeur Alpha Condé.
Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com
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