Linsan (Kindia) : le secteur de Siminia sans école, ni poste de santé encore moins de marché ou de toilettes pour les ménages

Oumar Kaba, chef secteur de Siminia, Linsan

Fondé depuis plus d’un siècle par un couple soussou et actuellement peuplé de 500 habitants pratiquant l’agriculture et le petit commerce, le secteur de Siminia, relevant du district de Botowi,  dans la préfecture de Kindia, est confronté à de sérieux problèmes lié au manque criard d’eau potable, de marché, de centre culturel et de terrain de football. A cela s’ajoute le manque de réseau de connexion, de  signal de radio privée et d’école avec plus de 300 enfants scolarisables, rapporte l’un  des reporters de Guineematin.com qui était sur le terrain.

Le secteur de Siminia situé entre Sâka et Tounfougnoun dans le district Botowi qui date plus de  ans a été fondé par un vieux Soussou qui avait sa  femme du nom de Simini. Oumar Kaba, chef secteur de Siminia, interrogé par Guineematin.com parle de l’histoire de cette localité avant d’évoquer les différents problèmes de ses concitoyens.

Oumar Kaba, chef secteur de Siminia, Linsan

« Le village de Siminia a été fondé par un vieux Soussou qui avait sa femme du nom de N’Ga Simini  qui existe il y a de cela près de 150 ans. Par après les Malinkés et les peulhs sont venus s’installer. Nous vivons dans une parfaite harmonie. Ce secteur très peuplé pratique essentiellement l’agriculture notamment le fonio, le riz, l’arachide, le manioc, le maïs y compris les quelques plantations. Mais, nous sommes confrontés à un manque d’école pour les enfants tandis qu’on a plus 300 enfants à scolariser. Nous n’avons  pas aussi de poste santé. Si nous avons par exemple un malade il faut faire toute une distance pour trouver un lieu de soins ( Hôpital). Les citoyens ont la volonté de travailler, mais on n’a pas les moyens.  Ceux qui font le métier  sont minoritaires. Notre localité souffre de manque de réseau téléphonique y compris la connexion et la fréquence d’écoute de la radio. Nous n’avons axé à aucune information. Nous demandons d’aide aux personnes de bonne volonté, en attendant les mesures d’accompagnement des autorités locales et administratives qui retardent encore. Nous demandons aux fondateurs de radios privées de nous installer des antennes ici. Nous sommes dans l’oubliette », a déclaré le chef secteur de Siminia, Oumar Kaba.

Dans cette localité, les femmes font la culture de piments, d’aubergines, de tomates  et autres  sans l’utilisation d’engrais chimiques avec un rendement élevé. Mais, elles éprouvent également des difficultés liées aux manquent d’eau et des machines à pompe en saison sèche et de grillage pour la clôture des champs.

Madame Foulematou Sylla, présidente des femmes du village de Kinsan, Siminia

« Nous les femmes, nous faisons la culture des potagers (piments, aubergines, tomates etc..) sur des terrains très fertiles car nous n’utilisons pas  d’engrais chimiques. On  utilise le fumier des ovins et caprins et on obtient un grand rendement.  Par contre, nous n’avons pas d’eau. Tous les marigots tarissent en saison sèche. On n’a pas des machines pour arroser nos potagers. On utilise les arrosoirs qui sont trop fatiguants. Des fois, nous sommes confrontées  à la sécheresse des cultures par manque d’eau sans oublier le manque de grillages pour la clôture des jardins. Ensuite, nous n’avons pas de marché pour écouler le peu de récoltes que nous obtenons. Nous sommes obligées d’aller jusqu’au marché de Yonkaya dans Gomba CR de Kolenté, loin de chez nous.  Si par exemple,  tu  payes 30.000 GNF le transport et  ton  colis de condiments  ne coûte que 30.000 GNF. Tu vas te retourner mains vides. Il faut souligner que nous n’avons pas d’eau potable surtout en cette période de saison sèche. Et nous n’avons aucun forage. Nous les femmes de Siminia nous souffrons beaucoup. Nous lançons un appel aux ONG et  aux autorités » a plaidé la présidente des femmes du village Siminia, Foulematou Sylla.

Au village de Siminia, on rencontre des cases rondes couvertes de paille et des bâtiments en feuilles de tôles construites et peintes avec des  terres de la localité.

Amadou Sadio Kaba, habitant de Siminia

«  Chez nous, nous avons des cases couvertes en paille et des bâtiments en feuilles de tôles . Pour avoir une maison de tôle,  on creuse la terre qui existe partout pour confectionner des briques. C’est la même terre qu’on utilise pour élever le mur. En ce qui concerne les bois, il suffit de rencontrer un scieur de long qui va te faire des madriers. C’est seulement les tôles et les pointes que nous cherchons en ville. Après la construction et la couverture ce n’est pas tout le monde qui possède les moyens de se trouver du ciment. On utilise la bourge (fumier) des vaches pour le dalassement. Quant au mur après le crépi avec la terre simple, nous utilisons la terre caolin qu’on obtient également à partir d’ici pour embellir les murs  avec plusieurs couleurs. Si tu vois les murs c’est comme si c’est la vraie peinture.

Je profite pour informer les gens qu’on n’a pas de toilettes par manque de moyens. C’est pourquoi, on voit des excréments des enfants partout entre les habitations qui peuvent être sources de contamination des maladies. Nous n’avons pas de terrain de football et de maison de jeunes. Nous prions nos ressortissants de nous aider », a laissé entendre, Amadou Sadio Kaba, habitant de Siminia.

De retour de Linsan (Kindia), Amadou Bailo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224)628516796

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