L’OGDH sur l’affaire Boukariou : « nos sources ont indiqué qu’il est décédé à l’hôpital de Labé »

Idrissa Sampiring Diallo, membre du bureau exécutif, chargé de la coordination en Moyenne Guinée des activités de l'OGDH
Idrissa Sampiring Diallo, membre du bureau exécutif, chargé de la coordination en Moyenne Guinée des activités de l’OGDH

La mort par bastonnade du jeune étudiant, Amadou Boukariou Baldé a suscité de nombreuses réactions. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Labé, Idrissa Sampiring Diallo, membre du bureau exécutif de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits Humains (OGDH) et chargé de la coordination en Moyenne Guinée des activités de ce mouvement, a expliqué que c’est bien à l’hôpital régional de Labé que le jeune homme a succombé à ses blessures, contrairement à la version des autorités.

Dans son intervention, Idrissa Sampiring Diallo a expliqué ce que son organisation a entrepris quand la situation a dégénéré au centre universitaire de Labé. « Nous avons été alertés par les étudiants le jeudi 30 mai 2019, le premier jour des manifestations. Ce sont les étudiants qui nous ont appelés pour indiquer qu’ils sont agressés par les forces de l’ordre, envoyées dans le campus par le recteur de l’université. Donc, par rapport à notre façon de faire, nous avons procédé à une triangulation de l’information, et nous avons suivi les évènements de bout en bout, parce qu’on échangeait avec des encadreurs de l’université, avec des étudiants assiégés, même avec le chef du centre de santé de Hafia », a expliqué monsieur Diallo.

Le décès du jeune homme, intervenu le lendemain, a créé l’émoi dans la ville. Idrissa Sampiring Diallo soutient qu’une source proche du dossier accuse les autorités de Labé d’avoir cherché à cacher l’information sur la mort de l’étudiant. « Le vendredi aussi, des étudiants nous ont appelés pour nous dire que ça ne va pas. Et, le vendredi soir, après 20 heures, nous avons reçu un coup de fil nous alertant du décès de Boukariou Baldé à l’hôpital régional. Notre source nous indiquait qu’au moment où elle nous appelait, que les autorités de Labé cherchaient à cacher cette information à l’opinion locale, et que même ces autorités étaient en réunion au bloc administratif du gouvernorat. De ce pas, nous sommes allés effectivement retrouver les autorités dans ce bâtiment. Il y avait là les autorités préfectorales, les autorités régionales et les encadreurs de l’université dans le bureau du gouverneur. Mais, ce n’était pas ouvert à tout le monde. Nous, nous avons attendu dans l’obscurité, au rez-de-chaussée. Lorsqu’ils ont fini leur réunion, ils nous ont retrouvés au rez-de-chaussée. Ils étaient tous paniqués. Chacun cherchait à nous éviter. Mais, puisque nous avons des sources même à l’hôpital, nos sources au sein de l’hôpital nous ont indiqué que Boukariou est décédé à l’hôpital de Labé, même si des sources officielles disent qu’il est mort à Kindia», a fait savoir ce chargé de la coordination en Moyenne Guinée des activités de l’OGDH.

En outre, Idrissa Sampiring Diallo a fustigé l’attitude des forces de maintien d’ordre lors de leur intervention, tout en révélant que l’OGDH de Labé a déjà commis un avocat pour mener des enquêtes sur la mort de Boukariou Baldé. « Les forces de l’ordre vont toujours au-delà de leur mission quand il est question de maintien d’ordre. Nous avons demandé, en solidarité avec la famille de Boukariou, que toute la lumière soit faite autour de cette question. C’est vrai qu’au début, un des frères de Boukariou a saisi la section de l’OGDH de Labé pour apporter un appui. On a mis un responsable du bureau exécutif national de l’OGDH qui est avocat aussi en contact avec cette famille. Ça veut dire qu’aujourd’hui, nous osons croire que c’est maître Hamidou Barry du bureau de l’OGDH qui accompagne cette famille dans la procédure. Pour le moment, c’est ce que nous pouvons faire par rapport à cette question », a-t-il souligné.

Par ailleurs, nous avons regretté la destruction des installations de l’université par des étudiants en colère. Nous ne comprenons pas que des universitaires soient obligés d’utiliser de la violence pour se faire entendre dans une revendication.

Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Labé

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box