Loi de finances rectificative 2018 : environ 2 mille milliards de baisse de recettes !

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Comme annoncé les précédentes publications de Guineematin.com, les députés guinéens étaient en session plénière à l’Assemblée nationale hier, vendredi 24 août 2018, pour voter le volet recettes du projet de loi de finances rectificative 2018. La présentation de cette Loi de finances rectificative 2018 dévoile une baisse d’environ 2 mille milliards sue les recettes de l’Etat de cette année…

Dans la présentation du rapport général, on a appris que les prévisions initiales de 18 mille 537 milliards 2 millions de francs guinéens de recettes ont été révisées à 16 mille 627 milliards 23 millions ! Soit, une baisse de 1 909 milliards 79 millions de nos francs. Une baisse de près de 200 millions de dollars US.

Seulement, à en croire l’honorable Alpha Mohamed Diallo, rapporteur général, si les recettes ont ainsi baissé, les objectifs macroéconomiques resteront inchangés. Le taux de croissance sera également maintenu à 5,8% du PIB, le taux d’inflation autour de 8% du PIB, la pression fiscale pour un taux de 14,34% contre 15,77% dans la loi de finances initiale 2018. Toujours selon l’honorable Alpha Mohamed Diallo, les réserves de la BCRG (Banque centrale seront maintenues à un taux adéquat de 3 mois d’importation ; et, le solde global projeté est de -2,42% contre -2,15% initialement prévu.

Dans la nouvelle mouture, tous les départements (ou presque) verront leurs budgets réduits. Mais, ceux qui seront les plus touchés par cette coupe budgétaire sont : le ministère de l’Energie et de l’Hydraulique, qui perd 241 milliards et voit son budget tourner autour de 1 200 milliards ; le ministère de l’Enseignement Supérieur avec un budget réduit de plus de 231 milliards et qui reçoit une enveloppe prévisionnelle de 805 milliards ; le ministère de la Défense nationale qui voit son budget baisser de 1.893 milliards à 1 774, et qui enregistre ainsi une coupe de 119 milliards.

Par contre, le ministère de la santé a plutôt bénéficié de ces réajustements avec un budget revu à la hausse, passant de 876,6 milliards à plus de mille milliard ; soit une augmentation de 168 milliards 782,375 millions. Ce qui représente 7% du PIB national.

Dans l’ensemble, mis à part la présidence de la République, la Primature, la CENI et le Conseil économique et social, qui ont enregistré des baisses, toutes les institutions constitutionnelles gardent intact leurs budgets.

Autres remarques, les nouveaux départements comme les Hydrocarbures, l’Investissement et partenariat public-privé, la Coopération et l’intégration africaine sont dotés chacun d’un budget de cinq milliards de nos francs.

Dans ce rapport lu par l’honorable Alpha Mohamed Diallo, les députés se sont interrogés des « insuffisances constatées au niveau de certaines prévisions et mobilisations de recettes, notamment les dividendes perçues par l’Etat, les redevances de pêches, les redevances des infrastructures de l’ANAIM (Agence nationale d’aménagement des infrastructures minières, NDLR), les ventes de documents administratifs, les cessions d’action, les impôts sur les sociétés, les autres impôts non ventilables, etc. Il en est de même du terme de subvention utilisé dans le cadre des pertes et ou des possibilités de recettes pétrolières ».

Par ailleurs, certains députés ont également dénoncé la baisse drastique des dons, legs et fonds de concours qui n’ont connu aucune réalisation au cours du premier trimestre de 2018 à cause du « manque de diligence de notre administration dans la mobilisation des appuis budgétaires et des dons de projets ».

Egalement, les députés se sont dénoncé l’inexistence d’un laboratoire de mines et de système de pesage de la bauxite… « malgré les multiples recommandations de l’Assemblée nationale ». Ils ont également exprimé des préoccupations liées à la rétrocession de la TUV, la libération des participations de l’Etat dans les entreprises…

Enfin, les députés, parlant de l’extraterritorialité de l’ANAIM et de l’ARPRT, ont invité le ministère des finances à accélérer l’application de la loi relative à la gouvernance financière des sociétés et établissements publics dont le décret d’application tarde à être pris.

Un débat questions-réponses a suivi cet exposé qui a connu les interventions des ministres de l’économie et des finances, Mamady Camara, son homologue du Budget, Ismaël Dioubaté et du Gouverneur de la Banque centrale, Dr. Lucény Nabé.

L’approbation à la majorité des voix des 60 députés présents, du volet recettes de la loi de finances rectificative 2018, a sanctionné la traditionnelle explication de vote où les groupes parlementaires libéraux-démocrates et le RPG Arc-en-ciel ont appelé les membres de leurs familles politiques à voter positivement ; alors que les députés de l’Alliance républicaine se sont abstenus, conformément à la demande du leader de leur groupe, Dr Ibrahima Deen Touré.

La prochaine plénière est prévue le 3 septembre prochain et portera sur l’adoption du volet dépenses du projet de loi de finances rectificative 2018.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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