L’opposition dénonce le Budget 2017 : « il est très fragile », dit Fodé Oussou

Dr Fodé Oussou FofanaLes députés guinéens ont adopté hier, mardi 13 décembre 2016, le budget de l’Etat pour l’exercice 2017. Mais dès l’entame des échanges, le président du groupe parlementaire de l’opposition, Docteur Fodé Oussou Fofana, a prévenu que ce budget est fragile, rapporte un des reporters de Guineematincom qui était sur place.

Comme toujours, avant le vote de la loi, les présidents des groupes parlementaires se relaient au micro pour donner la position de leurs collègues.

Le président du groupe parlementaire libéral-démocrate, Dr Fodé Oussou Fofana, le premier à prendre la parole, comme à son habitude, n’a pas été ménagé le gouvernement dans son réquisitoire contre le régime « corrompu » d’Alpha Condé, allant de la passation opaque des marchés publics à l’impunité assurée des cadres de l’administration publique, en passant par la corruption endémique du système. Un argument qui a motivé la décision de l’opposition de ne pas approuver la loi des finances initiale pour l’exercice 2017.

Fodé Oussou Fofana a dénoncé les pratiques malsaines du régime actuel, notamment « l’usage des marchés gré-à-gré, le non respect des délais d’exécution de certains marchés sans l’application de pénalités », etc.

Concernant le résultat des audits des marchés publics, le député et vice-président de l’UFDG a rappelé que « 24% des marchés, au moins, n’ont pu être audités pour carence documentaire. Des marchés comme la rénovation du palais des nations, la route Dabola-Kouroussa et Kissidougou, entièrement payés n’ont pas été exécutés », a dénoncé l’opposant.

Egalement, le président du groupe des Libéraux-Démocrates a déploré « l’absence d’une loi contre la corruption et l’implication des autorités au plus haut niveau dans les projets miniers ».

Alors, Dr. Fofana « propose des commissions de contrôle parlementaires sur certains marchés en vue d’identifier les coupables et leur appliquer la loi ».

Par ailleurs, l’opposant a dénoncé « l’inertie et la composition de la Cour des comptes qui devrait récuser tous les anciens membres ordonnateurs des dépenses de l’Etat », a-t-il dit, faisant allusion à la nomination de l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Economie et des finances.

Vu tous ces facteurs, le chef des libéraux prévient que « le projet de budget 2017, reste très fragile ». D’ailleurs il pense « qu’il ya des poches de recettes qui n’ont pas été visitées, notamment à la pêche, à l’économie maritime, aux télécommunications,… »

Le train de vie de certains cadres de l’Etat ne laisse indifférent le vice-président de l’Ufdg « nous dénonçons les lignes relatives aux carburants et autres achats de matériels qui restent proportionnellement élevés ».

Enfin, « de ce qui précède, le Groupe parlementaire libéral démocrate, demande ses députés de s’abstenir de voter ce budget ».

Il faut souligner que le groupe avait accordé ses voix à l’adoption de la partie recettes du budget la semaine dernière. Dans cette logique, le député Mouctar Diallo des NFD, n’a pas suivi la consigne en votant plutôt contre le budget. L’honorable Mouctar Diallo est d’ailleurs le seul député à avoir rejeté le budget initial de l’Etat, exercice 2017.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : +224 628 08 98 45

 

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