Lutte contre la torture : ce que les Nations unies demandent à la Guinée

A l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de torture, célébrée le 26 juin, une grande mobilisation a eu lieu à Labé en faveur de la lutte contre la torture en Guinée. Organisée par la représentation du Haut-Commissariat des Nations aux Droits de l’Homme, la rencontre a connu la présence des autorités locales, des représentants du gouvernement guinéen, des forces de défense et de sécurité ainsi que des ONG évoluant dans le cadre de la protection des droits humains, rapporte un correspondant de Guineematin.com sur place.

Patrice VAHARD, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée,
Patrice VAHARD

Patrice VAHARD, le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, a mis l’occasion à profit pour inviter chacun à s’engager dans la lutte contre la torture. Et, pour réussir ce combat, il appelle à l’application de la loi dans toute sa rigueur. « C’est à chacun d’entre nous de faire en sorte que la torture face partie du passé. Malheureusement, avec la situation de la torture en Guinée, beaucoup d’efforts restent à faire.

Des sensibilisations vont être faites, mais si la loi dans sa rigueur ne s’applique pas à ceux qui en abusent, la torture va se poursuivre. Je souhaite que cette journée soit une opportunité pour chacun d’entre nous de dire non à la torture et de défendre les droits de l’Homme quelle que soit la situation de cette personne », a déclaré le responsable onusien.

N’Fanmara Camara, secrétaire général du ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté,
N’Fanmara Camara

Représentant le gouvernement guinéen, N’Fanmara Camara, secrétaire général du ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, a reconnu que la Guinée a encore du chemin à parcourir dans le cadre de la lutte contre la torture. Selon lui, les autorités devraient s’investir davantage dans ce domaine en faisant en sorte notamment que l’application de la loi soit effective dans notre pays. « Eu égard à notre passé, le chemin est encore long, car le peu de résultat obtenu ne nous réjouit pas.

Donc les autorités que nous sommes, nous sommes amenées à prendre cette réalité, en vue de nous mettre dans une dynamique de réflexion pour faire une proposition de politique allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations. A vous les forces de défense et de sécurité, vous ne pouvez pas lutter contre la torture si vous-mêmes vous n’êtes pas convaincus que c’est un acte inhumain. Mais au-delà du cadre institutionnel que l’État fait, il y a aussi l’obligation d’appliquer la loi, puisque l’impunité est la garantie de la répétition », a-t-il dit.

Il faut rappeler que la Guinée est signataire de la convention des Nations Unies contre la torture depuis 1989. Mais, malgré l’évolution du cadre juridique en la matière, la pratique reste toujours courante dans le pays.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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