Lutte contre le Covid-19 : voici ce qui est fait à la maison centrale de Conakry

La pandémie du Coronavirus se propage inexorablement avec 31 cas confirmés de la maladie en Guinée ce mercredi 1er avril 2020. Cette situation préoccupe les autorités qui multiplient les mesures visant à freiner sa propagation. A la maison centrale de Conakry, la plus grande prison du pays, qui compte plus de 1500 détenus, des dispositions ont été déjà prises pour parer à toute éventualité. La mise en place de kits de lavage des mains et la prise de température des visiteurs et des détenus sont de rigueur dans cette maison carcérale surpeuplée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La surpopulation carcérale est un véritable défi pour les autorités judiciaires. Devant cet état de fait, tout doit être mis en œuvre pour éviter un cas de Covid-19 dans ces centres où la promiscuité et l’insalubrité sont souvent dénoncées. C’est pour parer à toute éventualité qu’un certain nombre de mesures ont été prises à la maison centrale de Conakry. Il s’agit notamment de la mise en place de kits de lavage des mains et de la prise de température des détenus et des visiteurs.

Selon le Commandant Soriba Bangoura, régisseur de cette prison, ces mesures ont été prises dès l’apparition du premier cas de Coronavirus dans le pays. « Depuis la déclaration de cette épidémie, des mesures ont été prises de telle sorte que personne n’entre à la maison centrale sans se laver les mains. Cela, qu’il s’agisse des détenus qui vont assister aux audiences ou des avocats et autres visiteurs. A l’entrée et à la sortie de la prison, tu es obligé de laver ta main au chlore que nous avons installé à la rentrée principale. A cela s’ajoute la prise de température.

Ces kits de lavage des mains sont non seulement posés à la rentrée principale, mais aussi à l’infirmerie, au niveau des dortoirs, à la mosquée et à l’église de la maison centrale. Chaque dortoir a un kit de lavage des mains. Aussi, le contact entre détenus et codétenus est surveillé par les gardes pénitentiaires. Les infirmiers aussi sont à pied d’œuvre, ils vont jusqu’au niveau des cales pour vérifier le mouvement des détenus, c’est-à-dire pour voir s’il n’y a pas de contacts rapprochés entre les détenus », a-t-il expliqué.

Parlant des deux lieux de culte que l’on rencontre à la maison centrale de Conakry, le régisseur a fait savoir qu’ils sont fermés suite au décret instaurant l’état d’urgence en Guinée. « On a deux lieux de culte ici, une grande mosquée et une église, qui permettent aux détenus de respecter leurs obligations religieuses. Moi-même, en tant que régisseur et tuteur moral des détenus, c’est dans cette mosquée que j’avais l’habitude de prier avec eux.

Mais, avec l’épidémie du Coronavirus et conformément au décret du président de la République, qui a ordonné la fermeture des lieux de culte, nous avons fermé l’église et la mosquée dont dispose la maison centrale. Donc, je fais ma prière à mon bureau. Quant aux détenus, chacun prie dans sa cellule », a fait savoir le Commandant Soriba Bangoura.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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