Lutte contre les violences électorales : un atelier en faveur des taximotards à Conakry

Dans le cadre de son projet d’appui à la réduction de l’instrumentalisation et des violences politico-sociales des jeunes conducteurs de mototaxis en période électorale, l’Observatoire Guinéen de la Sécurité Routière et de la Mobilité Urbaine (OBSERMU) a organisé à Conakry, les 19 et 20 mars 2021, un atelier de priorisation pour la prise en compte des besoins des jeunes conducteurs de taxi-motos dans les plans communaux de développement (PDL). Cette rencontre d’échange et de partage d’expérience s’est tenue à la maison des jeunes de Kipé, dans la commune de Ratoma ; et, elle a connu la participation de plusieurs responsables des cinq communes de Conakry et des différents groupements des mototaxis de la capitale guinéenne.

Initié par le gouvernement guinéen, ce projet vise à consolider et à préserver la paix en Guinée. Il s’étant sur 18 mois et est financé par le fonds de consolidation de la paix (PBF). Et, il est mis en oeuvre par trois Agences des Nations-Unies (UNFPA, OIM et PNUD), à travers l’observatoire guinéen de la sécurité routière et de la mobilité urbaine (OBSERMU).

C’est dans le cadre de sa mise en œuvre que cet atelier a été organisé. Pendant deux jours, les participants à cette rencontre d’échange et de partage d’expérience se sont penchés sur les besoins et les préoccupations des jeunes conducteurs de mototaxis et leur prise en compte dans les plans communaux de développement.

Mamoudou Keita, président de l’observatoire guinéen de la sécurité routière et de la mobilité urbaine

« Cette activité consiste à réunir un certain nombre d’acteurs de développement, à savoir : les conseillers communaux, les secrétaires généraux des communes, les directeurs communaux de la jeunesse, les acteurs de la société civile, mais aussi les responsables des groupements des mototaxis. L’atelier consiste donc à faire les travaux de groupe, des présentations en plénière pour que les besoins et les préoccupations des jeunes conducteurs de mototaxis qui sont aujourd’hui des acteurs clés de notre vie soient présentés, discutés, et pris en compte dans la planification au niveau de la base. Chaque commune doit se doter d’un plan communal de développement et d’un plan annuel d’investissement. Donc le but, est qu’à la sortie de cet atelier, chaque commune puisse prendre un certain nombre d’activités concernant ces jeunes conducteurs de mototaxis dans le sens de la normalisation de leur activité, dans le sens de l’accompagnement en termes d’esprit associatif, mais aussi en termes de résilience pour ne pas qu’ils basculent sur la violence et dans l’instrumentalisation », a indiqué Mamoudou Keïta, le président de l’OBSERMU.

A en croire Abdoul Aziz Diallo, le coordinateur de ce projet au sein de l’UNFPA, ce sont deux résultats fondamentaux qui sont attendus par le projet de réduction de l’instrumentalisation des conducteurs de mototaxis en période électorale. 

Abdoul Aziz Diallo, coordinateur du projet au sein de l’UNFPA

« Le premier résultat, c’est de rendre les jeunes conducteurs de mototaxis résiliants. Au lieu qu’ils soient vecteurs de violences, qu’ils soient des acteurs de paix. Le deuxième résultat, c’est de créer un environnement juridique sûr pour cette activité de mototaxi afin que ces jeunes qui exercent cette activité soient en toute sécurité pour diminuer non seulement les violences qui en découlent, mais aussi les accidents de la circulation. Pour ce faire,  il y a trois niveaux d’activités : les activités de communication, les activités de formations qui sont des thématiques de civisme, d’entrepreneuriat, de  citoyenneté. Le troisième volet, c’est le plaidoyer et l’accompagnement. Le plaidoyer envers les autorités communales et à tous les niveaux pour que cette priorité des jeunes conducteurs de mototaxi soit inscrite dans les priorités aussi des communes notamment les plans annuels d’investissement, et aussi les plans locaux de développement. Et, au niveau central, permettre aux autorités de mettre en place un cadre juridique propice à cette activité de mototaxi. Il y a beaucoup de choses qui manquent. C’est une nouvelle activité qu’il faut encadrer, parce que non seulement ils rendent service, mais il y a beaucoup de violences aussi qui découlent que ça soit en période électorale ou même au-delà », a-t-il indiqué.

Présente au lancement officiel des travaux du présent atelier, la ministre de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, madame Assiatou Baldé, a rappelé que ce projet permettra aux jeunes d’éviter les violences et de devenir des véritables acteurs de la paix.

madame Aissatou Baldé, ministre de la jeunesse et de l’emploi des jeunes

« Ce projet va renforcer les capacités techniques et managériales des jeunes conducteurs de mototaxis. Il permettra aux services déconcentrés à la base de prendre en compte les préoccupations de ces jeunes, notamment leur encadrement et leur sécurisation. Donc, le renforcement va consister à les enseigner le code de la route, la vie associative, l’entrepreneuriat, le leadership. Et, l’impact sera que ces jeunes ne seront plus des acteurs de violences, mais plutôt des vecteurs de consolidation de la paix en Guinée », a dit la ministre Assiatou Baldé.

A noter que ce projet ne couvre que les cinq communes de Conakry et la commune urbaine de N’zérékoré.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620589527/654416922

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