Lutte contre l’insécurité : le gouverneur de Faranah appelle à l’implication des citoyens

Le braquage opéré en plein jour le samedi, 30 mai 2020, dans la commune urbaine de Faranah a choqué profondément le gouverneur de cette région administrative. Mohamed Ismaël Traoré a convoqué les élus locaux et les responsables des jeunes de la ville pour leur demander de s’impliquer davantage dans la lutte contre l’insécurité, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

Le samedi 30 mai, aux environs de 18 heures, des hommes armés ont attaqué une boutique de transfert d’argent Orange money située à la gare routière de Dabola (Commune urbaine de Faranah). Bien que l’endroit soit bondé au moment des faits, les bandits ont réussi à emporter deux sacs contenant une somme de 80 millions de francs guinéens. Suite à ce braquage spectaculaire, le gouverneur de la région administrative de Faranah a convoqué d’abord les chefs de quartiers et les présidents des jeunes des 12 quartiers de la ville à une réunion qui s’est tenue le mardi, 2 juin 2020.

Mohamed Ismaël Traoré, gouverneur de la région administrative de Faranah

Mohamed Ismaël Traoré a fustigé l’inertie des citoyens qui ont assisté à cette attaque sans rien faire pour aider à arrêter les bandits. « Ce qui nous a outré, c’est que personne n’a répondu, il n’y a pas eu de riposte. Ils (les bandits) ont emporté l’argent, chacun était inerte. Même les motocyclistes qui sont là, personne n’a osé pourchasser ces bandits. C’est ce qui m’a mis dans une colère noire. J’ai convoqué le comité régional de défense et de sécurité, élargi à la préfecture, à la commune, au niveau des jeunes pour leur dire mon cri de cœur.

Nous, on ne peut pas être à la fois dans les quartiers et au bureau. C’est vrai qu’il y a la police et la gendarmerie qui sont chargés de protéger les personnes et leurs biens, mais les informations de nature à nous mettre en alerte pour mettre main sur les bandits qui troublent la quiétude sociale, c’est la population. Mais personne n’a appelé. Et le lendemain matin, tout le monde est resté dans son coin. Il ne faudrait pas que de tels cas se répètent ici. Il faut que chacun se voie alerté, chacun se voie mobilisé pour que de tels choses ne se répètent plus ici », a-t-il lancé.

Un appel qui est tombé dans des bonnes oreilles, assure le directeur communal de la jeunesse de Faranah. Fodé Aboubacar Kouyaté promet de convoquer aussi une rencontre pour prendre des dispositions visant à appliquer les recommandations du gouverneur.

Fode Aboubacar Kouyaté, Directeur Communale de la jeunesse de Faranah

« A mon tour, je vais convoquer les chefs des quartiers, les conducteurs de taxis motos, les présidents des jeunes et les jeunes leaders dans les quartiers mais aussi les leaders d’opinions, parce que chacun à sa position peut faire quelque chose. Donc pour qu’on harmonise réellement un plan de sécurité pour notre commune urbaine. J’appelle tous les acteurs de la vie sociale à prendre toutes les dispositions pour pouvoir non seulement dénoncer les bandits dans les quartiers, les étrangers qui fréquentent les cafés, qui fréquentent les lieux publics, auprès des services de la sécurité, parce que la sécurité elle-même ne peut pas avoir toutes ces informations sans l’appui de la population. Donc, il faut qu’on se donne la main pour limiter les dégâts causés par les bandits », a dit monsieur Kouyaté.

Parallèlement au travail d’information des citoyens, les forces de défense et de sécurité sont appelées également à proposer un plan de riposte contre l’insécurité dans la ville de Faranah et les districts environnants. « On a mis en alerte le comité régional de défense et de sécurité, ils sont en train de m’établir un plan de sécurité de la ville y compris les différentes sorties de la ville et même dans les districts environnants. Donc, j’attends ce plan d’action que nous allons mettre en œuvre et essayer de voir quelles sont les dispositions idoines qu’on doit prendre pour que de tels choses ne se répètent plus.

Parce que les premiers concernés d’abord pour arrêter ces bandits, c’est la police et la gendarmerie, s’ils n’ont pas pu intervenir, c’était par manque d’information. Ils vont alors mettre les canaux qu’il faut pour qu’ils aient des informations à chaque occasion que des choses comme ça se produisent. On ne souhaite pas, mais si ça se répète, il faut qu’on parvienne maintenant à mettre mains sur ces hommes-là », exige le gouverneur de Faranah.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 00224620241513/660272707

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