Macenta : un président de district battu et emprisonné après une altercation avec le maire de Binikala

Le président du district de Gowomai, dans la sous-préfecture de Binikala (Macenta), connaît des jours sombres depuis quelques semaines. Dogbo Onivogui paye très pour avoir eu une altercation avec le maire de la commune rurale d’où relève sa localité. Il a d’abord été sérieusement battu par les gardes communaux de Binikala, avant d’être condamné par la justice. Préoccupés par cette situation, ses proches ont contacté la rédaction de Guineematin.com pour alerter l’opinion nationale sur cette situation.

Selon Pascal Guilavogui, neveu du président du district de Gowomai, ce problème a commencé il y a environ trois semaines. Dogbo Onivogui était parti accompagner son frère à la gendarmerie de Binikala, lorsqu’il a eu une altercation avec Namalaye Kourouma, le maire de cette commune rurale. « Au début, c’était le frère de Dogbo Onivogui qui était convoqué à la gendarmerie de Binikala. Il avait un problème avec son voisin, qui a porté plainte contre lui. C’est ainsi que Dogbo l’a accompagné.

A la gendarmerie, on lui a demandé de payer une somme de 200 000 francs guinéens comme frais de convocation. Il a dit que le montant est trop élevé, tout en plaidant pour une réduction du montant à 50 000 francs. Il a précisé d’ailleurs qu’il n’a que 20 000 francs sur lui et que c’est ce montant qu’il pouvait payer à l’immédiat. C’est ainsi que Dogbo Onivogui a pris la parole pour intervenir en prenant l’engagement de payer les 30 000 francs restants pour compléter la somme à 50 000 francs guinéens.

Après cette intervention de Dogbo, le plaignant lui a demandé de ne pas se mêler dans l’affaire, parce que ce n’est pas lui qui est convoqué. C’est ainsi que les deux se sont disputés chaudement, échangeant même des injures. Suite à cela, le plaignant est allé voir le maire de Binikala pour lui dire que Dogbo l’a insulté. Et directement, le maire est venu à la gendarmerie, il a demandé aux agents de mettre le président du district de Gowomai, Dogbo Onivogui, en prison. Il a dit par deux fois : emprisonnez-le ! Mais les agents ne l’ont pas fait.

C’est ainsi que le maire est venu prendre Dogbo Onivogui au collet. Et alors qu’il cherchait à repousser le maire, les gardes communaux sont venus se jeter sur lui, ils l’ont sévèrement battu », a-t-il expliqué, ajoutant que cet incident n’était que le début des ennuis de Dogbo Onivogui. Car après avoir été violenté par les gardes communaux, le président du district de Gowomai a été arrêté et placé en garde à vue. Finalement, il a été décidé de le transférer à la gendarmerie de Macenta.

« Mais en cours de route, les ont vu qu’il est dans un état critique, en raison de la bastonnade dont il a été victime. Ils ont décidé donc de le libérer d’abord pour qu’il aille se soigner. Il s’est rendu à l’hôpital préfectoral de Macenta, avant de retourner poursuivre ses soins au village. Une semaine après, lorsque son état s’est amélioré, il s’est rendu de lui-même au tribunal pour son procès, parce que le maire avait porté plainte contre lui pour coups et blessures volontaires. Et à notre fort étonnement, le tribunal l’a condamné à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 2 500 000 francs guinéens », a dit Pascal Guilavogui.

Pour ce proche du président du district de Gowomai, les vraies raisons de l’arrestation de son oncle sont ailleurs. « Le maire Namalaye Kourouma a toujours dit qu’il ne peut pas travailler avec Dogbo Onivogui, le président du district de Gowomai. Franchement, nous, nous sommes étonnés si la communauté ne peut plus choisir librement son président de district. Le problème c’est à ce niveau. Comme le maire a dit qu’il ne peut pas travailler avec le chef du district, il fait tout pour le mettre en prison. A l’heure où je vous parle, le district de Gowomai n’a même pas de cachet, c’est le maire qui garde le cachet », a confié ce citoyen.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620589527/664413227

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