Mairie de Kindia : plébiscité par certains et décrié par d’autres, Abdoulaye Bah se confie

Abdoulaye Bah, le nouveau maire de Kindia, s’apprête, comme les autres élus locaux du pays, à être installé dans ses nouvelles fonctions. Mais, contrairement aux autres, l’ex-président de la délégation spéciale de Kindia fait ces préparatifs sur fond de polémique.

Une polémique née de la contestation de l’élu de l’UFDG par certains, dont l’imam central de Kindia et même le Kountigui de la Basse Guinée. Au cœur de cette polémique, Abdoulaye Bah a reçu une équipe de journalistes dont un de Guineematin.com à son domicile dans la cité des agrumes pour revenir sur cette situation.

Guineematin.com vous propose ci-dessous le décryptage de la première partie de cette interview !

Guineematin.com : Vous vous êtes retrouvé récemment au centre de l’actualité suite à une sortie de l’imam central de Kindia, puis celle du Kountigui de la Basse Guinée qui se sont tous opposés à votre désignation pour diriger la mairie de Kindia. Peu avant eux, des jeunes du RPG arc-en-ciel avaient manifesté pendant plusieurs jours pour dénoncer également l’accord politique qui prévoit la désignation du maire de Kindia par l’UFDG. Où en êtes-vous aujourd’hui avec la gestion de cette crise ?

Abdoulaye Bah : d’abord, je vous remercie d’être venus chez nous à mon domicile à Wondima. Oui ! Nous avons été surpris, tous ici, de voir l’imam, Elhadj Mamoudou Camara, prendre position dans cette situation foncièrement politique. J’ai rappelé que nous pensions avoir à faire à des adversaires politiques : RPG Arc-en-ciel, UFR, NFD, UNED et nous UFDG. Nous avons compéti, en tout cas nous, on nous a vus à Kindia, Abdoulaye Bah, tête de liste. Nous avons proposé notre programme de société, notre programme politique pour Kindia, et nous avons été plébiscités. Nous avons gagné 22 143 voix ; ce qui nous donne d’emblée 22 conseillers contre 12 pour le RPG. La CACV a commis un crime politique à Kindia.

Guineematin.com : 22 conseillers pour l’UFDG contre 12 pour le RPG vous le dites, ce sont vos propres chiffres ça ou ceux de la centralisation ?

Abdoulaye Bah : C’est la centralisation UFDG, sur la base de tout ce qu’on avait reçu de nos 500 jeunes filles et garçons qu’on avait déployés sur le terrain.

Guineematin.com : Mais, ce n’est pas ce que la CACV a donné comme résultat !

Abdoulaye Bah : la CACV nous a donnés 17 conseillers chacun, l’UFDG et le RPG Arc-en-ciel, l’UFR 4 conseillers, UNED 1 conseiller, UDG 1 conseiller et en fin NFD 1 conseiller. Ce qui fait 41 conseillers pour Kindia ; mais, ce résultat est faux, il est archi-faux. Le programme dans lequel se trouvait le résultat était programmé à Conakry, il y avait un ordinateur qui a été préparé pour ça. C’est un ordinateur qui a servi de base technique, statistique pour pouvoir distribuer les différents conseillers à Kindia.

Et lorsque nous avons constaté que ça ne révélait pas la vérité, nous avons récolté notre centralisation parce qu’on avait des gens qui avaient des téléphones portables comme Macky Sall au Sénégal, dès que le résultat du bureau de vote tombe, on filme, on photographie et on m’envoie. J’avais aussi une équipe technique avec un ordinateur et une imprimante ici chez moi qui centralisait les 279 bureaux de vote de Kindia.

Guineematin.com : Cela veut dire que le résultat que vous avez, provient des résultats affichés devant les bureaux de vote ?

Abdoulaye : exactement ! D’où l’appellation des vrais résultats que le président Cellou a abondamment dit dans les médias. C’est inédit cette année. Kindia a aidé la Guinée à être sauvée du vol politique qu’on avait vu chaque année. Nous, on avait préparé des jeunes, des sentinelles politiques qui sont partis pour être témoins avec la technologie, les appareils. Dès que vous publiez, on filme et on m’envoie. Donc, on avait aussi bien les résultats sur papiers des PV; mais également, on avait des images photos que nos jeunes nous ont fournies.

C’est ce qui nous a permis de centraliser rapidement notre résultat et on a vu qu’on avait 22 143 voix avec des preuves. J’ai tous les 279 PV avec moi ici à Wondima. Le RPG nous avait volé 5000 voix. Les 17 conseillers RPG contre les 17 conseillers UFDG n’étaient pas vrais. Le RPG avait 12000 voix, donc 12 conseillers. Ainsi, 5 des 17 conseillers RPG donnés par la CACV ont été volés sur les 22 que nous avons eus. J’ai commencé donc à faire la pédagogie politique, j’ai expliqué avec les résultats réels pour contester, réclamer, refuser les faux résultats.

Guineematin.com : Qu’en est-il de votre différend avec les sages ?

Abdoulaye Bah : C’est ce résultat provenant des élections politiques entre partis politiques qui a fait l’objet de crise qu’on n’a pas souhaitée. Mais, heureusement, qui a été acté par un accord politique que je qualifie d’accord de la paix parce qu’on ne sait pas en Guinée qu’est-ce qui adviendrait le 9 août si l’opposition avait manifesté. Donc, je qualifie cet accord politique comme un accord pour la paix ou un accord de paix. On nous restitue notre commune, notre victoire politique sur base d’accord politique qui fait force de loi en disant qu’à Kindia, c’est l’UFGD qui a gagné et que nous avons constaté cela à travers les résultats.

L’UFDG va avoir la mairie et Abdoulaye Bah en tant que maire. C’est ce qui n’a pas plus à un imam. Nous, nous pensions quand même dans un pays où il y a des musulmans, l’imam a sa place non pas au siège d’un parti politique, plutôt dans la mosquée avec le coran en disant la parole de Dieu. Au lieu que le RPG ne conteste cet accord qu’il a cautionné, ici à Kindia, nous n’avons entendu aucun responsable du RPG.

Guineematin.com : On a appris quand même qu’au lendemain de la proclamation des résultats, vous êtes montés sur le capot d’un véhicule pour aller jusqu’à Tafori qui serait le symbole de la ville de Kindia, où vous avez tenu des propos qui ont heurté la sensibilité des sages de la ville. N’est-ce pas la base du problème avec l’imam ?

Abdoulaye Bah : non !

Guineematin.com : Vous auriez même dit que vous allez arracher le baobab qui est un symbole de la ville de Kindia et que c’est à cause de cela que l’imam s’est exprimé de la sorte !

Abdoulaye Bah : non ! C’est une fuite en avant. C’est archi-faux. Je déclare ici solennellement que c’est une accusation mensongère et indigne de la part d’un musulman contre un musulman parce que l’imam est musulman et je suis musulman.

Guineematin.com : cette version circule à Conakry et on l’a entendue même de monsieur Bangoura, votre ancien collègue, aujourd’hui à UDG !

Abdoulaye Bah : je déclare ici que cela est faux et je vais le prouver comment ? D’abord, il est question des résultats actés par un accord politique. L’UFDG et le RPG, à travers les représentants d’Alpha Condé, se sont entendus de mettre fin à la crise politique qui a duré 7 mois. L’accord politique prévoit que les 26 quartiers que l’UFDG réclamait lui revenaient d’emblée. Egalement, les 6 autres communes rurales de la forêt et de la Haute Guinée, Dinguiraye notamment, revenait aussi à l’UFDG et la commune urbaine de Kindia revenait à l’UFDG. Celle de Dubréka, sur la base de cet accord a été donnée au RPG.

Les 3 autres communes : Dixinn, Matoto et Matam, allait tomber dans le même lot que les autres communes à travers une élection interne. C’est ça l’accord politique. Il y a d’autres points dans l’accord notamment la Haute cour de la justice, la libération des prisonniers politiques, l’indemnisation des victimes des manifestations, la question du fichier électoral, etc. Maintenant, ce qui a choqué Kindia, ce que la victoire de l’UFDG qui a été reconnue par monsieur Alpha Condé et ses partenaires et que le RPG de Kindia a accepté, soit refusée par un individu et quelques acolytes. Ils sont au nombre de 15 ou 20.

Guineematin.com : qu’en dites-vous alors des manifestations de jeunes du RPG enregistrées à Kindia ?

Abdoulaye Bah : ce ne sont pas les jeunes du RPG. Je dis, c’est nous qui sommes là. Mamady Condé, le fédéral du RPG à Kindia 1, le fédéral du RPG Kindia 2, Elhadj Sony Sangaré, les cadres du RPG, notamment maître Sékou Koné, personne n’a parlé. Avez-vous entendu un cadre du RPG monter au créneau ici à Kindia ?

Guineematin.com : bien sûr !

Abdoulaye Bah : lequel ?

Guineematin.com : Sékou Oumar de la section de Kindia 2.

Abdoulaye Bah : je parle des cadres. Sékou Oumar n’est pas responsable du parti. Je parle des fédéraux. Ici à Kindia, il y a deux fédérations : RPG arc-en-ciel Kindia 1 dont le responsable s’appelle Elhadj Mamady Condé, il n’a pas parlé ; deuxième fédération RPG Arc-en-ciel, c’est Kindia 2 dont le responsable s’appelle Elhadj Sounoussa Barry et un des cadres du parti s’appelle maître Sékou Koné, huissier de justice. Voici trois piliers du RPG à Kindia. Ce sont ces trois qui auraient dû parler si réellement le RPG était contre l’accord politique. Tel n’est pas le cas.

Guineematin.com : on a entendu quand même l’honorable Fadiga, député de Kindia, qui est du RPG et qui s’est montré défavorable à ce que Abdoulaye Bah soit à la tête de la mairie de cette ville ?

Abdoulaye Bah : lui, il défend son siège. Il veut être rayonné. Il sait que si Abdoulaye Bah UFDG est ici, il ne peut pas être réélu.

Guineematin.com : il ne peut pas être réélu à l’Assemblée nationale ?

Abdoulaye Bah : Absolument. Il trompe les gens parce qu’il a un intérêt dans cette affaire. Il sait que si on a Kindia et on a Kindia déjà, lui, sa carrière politique prend fin ici. Il va chercher ailleurs où être député. Ce n’est pas une blague, il manipule les gens pour défendre son siège qui n’a pas été obtenu aussi par la voie normale en 2013.

D’ailleurs, ce siège c’est le siège de l’UFDG de l’honorable Mamadouba Bangoura qu’on a volé à l’UFDG en 2013. Et on voit maintenant le voleur et la victime se coaliser contre Elhadj Cellou Dalein Diallo. Tout ça, c’est à Kindia. Il n’a pas su défendre sa victoire ici en 2013, c’est un vieillard qui est fatigué. On a fait une erreur politique. Voilà une situation très bizarre entre un voleur et une victime.

Guineematin.com : revenons au dossier avec l’imam. Quelle est maintenant la solution ?

Abdoulaye Bah : le 06 février, lorsque j’ai été informé par mon représentant à la centralisation qu’un ordinateur a été transporté de Conakry, dans lequel se trouvait des résultats faux et qui ne contenait pas les vrais résultats de Kindia, ayant les résultats de notre centralisation, j’ai estimé qu’il fallait sortir pour réclamer notre victoire. C’est de la politique, c’est de bonne guerre. Soit vous restez passif à la maison et vous pleurez comme Mamadouba Bangoura qui pleure aujourd’hui, qui n’a pas défendu sa victoire en 2013, ou vous sortez défendre votre victoire.

Moi, j’avais des éléments probants, concrets et vérifiables et j’estimais que le président de la CACV, Yaya Kaïraba Kaba était téléguidé pour pouvoir voler à Kindia. Kindia était préparé pour que je sois plébiscité à la mairie. Donc, ce monsieur est venu avec un ordinateur qui contenait des faux résultats. Etant informé par les gens que j’avais mis à la centralisation, j’ai compris qu’il fallait sortir pour incidenter. En politique, il faut incidenter pour réclamer la victoire. J’ai ramassé la foule, on est sortis pour faire une sorte de mouvement populaire, une pression pour intimider le magistrat qui était venu voler à Kindia. Personne n’a parlé, les gens étaient contents. Moi-même, au volant de ma voiture, on a roulé, il n’y avait pas de micro, ni rien. On a dit que j’ai gagné et nous avons réclamé la victoire. Maintenant, si les gens inventent en disant que j’ai dit que je veux arracher un baobab…

Guineematin.com : vous avez été jusqu’à Tafori pour dire… ?

Abdoulaye Bah : on a pris le départ chez moi ici à Wondima, la gare, Yéwolè, Tafori, Foréfou, la contournante, encore chez moi. Ça, ce sont des voies publiques.

Guineematin.com : il n’y a pas eu de discours concernant le baobab de Tafori ?

Abdoulaye Bah : non ! C’est des mensonges montés de toute pièce et j’aimerais bien qu’il montre la preuve.

Guineematin.com : une preuve sonore vous voulez dire ?

Abdoulaye Bah : une preuve sonore ou bien autre chose. C’est archi-faux. On les a laminés dans les urnes, on les a déstabilisés et qu’est-ce qu’ils font, c’est d’accuser : une diabolisation politique.

Guineematin.com : ce qu’on vous reproche monsieur Bah, c’est souvent de mal parler aux sages ou à des sages. Qu’est-ce que vous répondez à ça ?

Abdoulaye Bah : aucun sage de Kindia, sortez ici et demandez sans moi : est-ce que Abdoulaye Bah a eu une altercation ici avec un quelconque sage ou un jeune ou bien une femme ? Le 06, on est sorti sans micro, sans discours et on a fait la tournée de réclamation de notre victoire. L’affaire de Baobab est une histoire montée de toute pièce. Ils ne peuvent pas prouver que moi, j’ai dit que je vais arracher un baobab, par mes mains, par une hache ? Ces propos n’ont pas été ténus, comme je l’ai dit c’est archi-faux, c’est de la fuite en avant. Moi, je pensais que j’avais à faire à un parti politique ; pas à un imam. Ensuite, tous les discours à Kindia sont enregistrés.

Guineematin.com : Cellou Dalein Diallo a fait retirer la plainte que vous aviez portée contre l’imam. Mais personnellement, est-ce que vous aviez mesuré la gravité de ce que vous avez fait sur le plan politique ? Parce que cette plainte risquait quand même d’entraver sérieusement vos relations avec les sages de Kindia, est-ce que vous avez réalisé cela ?

Abdoulaye Bah : non ! D’abord, il faut plutôt mesurer la gravité des propos de l’imam contre la Guinée.

Guineematin.com : pourquoi vous avez retiré alors la plainte ?

Abdoulaye Bah : je vais vous répondre, soyez à l’aise. Les propos de l’imam sont extrêmement graves pour la Guinée. Personne ne devrait être qualifié d’étranger en Guinée. Pourquoi lui, il estime que moi je suis un étranger en Guinée ? C’est très grave cela. Il met en cause l’existence même de la Guinée en tant que République. L’article 1er de la constitution, vérifiez très bien, dit que la Guinée est un Etat unitaire, un Etat laïque, démocratique et social, et un Etat indivisible. Ce sont les quatre ou cinq adjectifs qui fondent la Guinée. Si quelqu’un vous dit que vous êtes un étranger, il remet en cause la Guinée.

Guineematin.com : revenons à la plainte maintenant !

Abdoulaye Bah : attendez seulement. L’article 4 de la constitution prévoit que l’ethnocentrisme, le régionalisme, la xénophobie, le racisme sont interdits en Guinée. Une infraction pénale. Et plus loin, l’article 313 du Code pénal dit s’il s’avère que vous avez tenus des propos racistes et que les faits sont avérés, vous encourez 5 à 7 ans de prison en Guinée et 5 millions d’amende. Ce que l’imam a dit dans ce cas est une infraction pénale contre un citoyen.

Par conséquent, si je suis victime et je connais les lois de la Guinée, la Guinée étant un Etat de droit qui signifie que toutes les contradictions entre les citoyens doivent être réglées par la justice, donc je suis en droit de porter plainte contre le citoyen Mamoudou Camara, pas l’imam, parce qu’il a touché à ma dignité en tant que citoyen. Aucun guinéen n’est habilité à qualifier un autre guinéen d’étranger. C’est pénal, c’est la loi de notre pays. Je l’ai amené où ? J’ai porté plainte au niveau de la justice de la Guinée et non du Gabon où du Rwanda.

Guineematin.com : et puis vous avez retiré encore cette plainte, pourquoi ?

Abdoulaye Bah : je raisonne. Moi, je suis un enseignant, je ne réponds pas comme ça. Je vous amène à la chose. La plainte a été portée, j’ai estimé que ce monsieur doit avoir une bonne leçon de citoyenneté et j’ai porté plainte au tribunal sur la base des articles 4 et 73 du Code pénal. Evidemment, ça a fait un tollé. Beaucoup ont condamné les propos. S’il y avait un sondage ici comme en Europe, on aurait vu que la majorité des guinéens ont été indignés. Il y aurait aussi des exceptions, des gens qui ne voient pas la gravité de la situation.

La plainte a été portée en bonne et due forme le lundi. Ça a fait également un tollé. Nous sommes dans un pays où le social tue le droit. J’ai été saisi par trois catégories de personnes qui m’ont supplié, sans pression. Le président Cellou m’a dit, ce qu’Elhadj Mamoudou a dit sur toi dépasse ta personne, il a touché les fondements, les racines, le baobab de la Guinée si vous voulez, parce qu’aucun guinéen n’est habilité à qualifier un autre guinéen d’étranger. Autrement, la Guinée s’éclate. Ce n’est pas de la blague. Donc, laisse-nous, direction nationale défendre la Guinée contre Elhadj Mamoudou parce que ce n’est pas ta personne qui est visée, c’est la Guinée dans son existence, dans son fondement qui est touchée. Evidemment, je suis un cadre de l’UFDG, un parti organisé, hiérarchisé, discipliné, nous ne sommes pas comme les autres où il y a plusieurs chefs, plusieurs têtes. Je suis soumis à une discipline politique, j’ai accepté la proposition de mon président.

La deuxième catégorie de personnes qui m’ont supplié, ce sont les sages de Kindia, de la Haute Guinée, du Fouta. D’autres sages ici à Kindia m’ont supplié. Notez bien qu’Elhadj Mamoudou n’est pas représentatif de la communauté Soussou à Kindia, il est l’inspecteur régional de la ligue islamique de Kindia. Donc, il est fonctionnaire au même titre que les inspecteurs régionaux de la santé et de l’éducation. Donc, c’est un haut fonctionnaire de l’Etat sur le plan de la religion qui incite au racisme. Il n’est pas représentatif de la communauté soussou à Kindia.

Il y a eu d’autres sages soussous qui m’ont contacté pour me dire : laisse passer entre nous les vieux, on va régler cela. Tu as raison. Tu es guinéen au même titre que lui ici à Kindia. La troisième catégorie, c’est mon parti à Kindia. On a deux fédérations : l’UFDG à Kindia 1 et Kindia 2 m’ont dit : monsieur le président, acceptez que la plainte soit retirée puisque le président vous a demandé, les coordinations vous ont demandé, nous aussi on vous le demande pour que ce dossier soit géré au niveau national. Voilà les motifs qui m’ont poussé à retirer la plainte au niveau du tribunal.

Guineematin.com : après l’imam de Kindia, on a entendu aussi le Kountigui de la Basse côte prendre position contre la direction de la mairie de Kindia par votre personne. Ces prises de positions des sages contre vous, vous ne pensez pas qu’il y a un antécédent qui pourrait l’expliquer ?

Abdoulaye Bah : c’est une bonne question parce qu’on veut faire croire que ce sont les sages de Kindia qui contestent, non ! Quelqu’un qui a raflé 22 143 voix dans une ville, il n’y a pas photo. Ici, vous avez Elhadj Mamoudou Camara qui est le premier à dire qu’Abdoulaye Bah ne va pas être maire de Kindia. Il est dans une structure qui s’appelle ‘’Kania Lanyi’’. Ils ne sont pas plus de 30 personnes. Ce sont ces gens qu’il a embobinés, qu’il a poussés à contester. Ce n’est pas le RPG, ce ne sont pas les jeunes du RPG à Kindia, et ce ne sont pas les sages. Je n’ai un problème avec aucun sage de Kindia. Vous sortez ici, vous demandez, vous ne verrez aucun sage qui va vous dire que Abdoulaye Bah est contradiction, autrement dit, on n’aurait pas été candidat.

Les dessous de cette affaire, je vais vous le dire très rapidement. Ce que Abdoulaye Bah est venu gérer de manière rigoureuse, sérieuse, une mairie qui était à l’abandon. Une mairie qui était l’instrument de spoliation économique contre Kindia. Et, le summum de cette affaire c’est Débélen dont vous avez entendu certainement parler. Débélen, chaque année donne à Kindia 3 milliards. Depuis plus de 20 ans, 30 ans, personne ne savait que 3 milliards tombaient ici comme redevances minières sur la base des articles 130, 262 et 165 du Code minier. De l’argent destiné au développement économique, social et culturel de la préfecture de Kindia. Cet argent était partagé de manière illégale et injuste entre l’élite préfectorale et régionale, certains imams, des leaders d’opinions plus certains hauts cadres à Conakry.

C’est ce que j’ai dévoilé et j’ai dénoncé en 2016. J’ai fait toutes les démarches pour que l’argent soit bloqué au niveau de la Banque centrale. Et j’ai rencontré Bouréma Condé à qui j’ai expliqué le problème de Kindia. Le marché que vous voyez, son état est illustratif de la spoliation qui pèse sur lui. Kindia est la capitale de la Basse Guinée ; mais, il y a aucun développement, aucune infrastructure puisque ce qu’on prend, on mange. Donc, ceux qui sont derrière cette affaire, les dessous, ce sont ces gens qui ne voudraient pas voir Abdoulaye Bah à la mairie pour que leur intérêt illégal et illicite continue à tomber dans leurs casseroles.

A suivre !

Propos recueillis par Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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