Maleyah (Siguiri) : les habitants de Foulata se réfugient en brousse pour échapper à la brutalité des forces de l’ordre

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« Les forces de l’ordre sont en train de violenter les citoyens. Ils brûlent nos maisons, tirent sur nos animaux. Aujourd’hui, tout le village est en brousse. Il y a des femmes qui ont passé la nuit sur les arbres ».

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, des renforts (des militaires selon des sources locales) ont été déployés mardi dernier, 17 août 2021, dans le district de Foulata (sous-préfecture de Maleyah) pour déloger les femmes qui manifestaient depuis dimanche dernier sur le bloc2 du site de la SAG (société aurifère de Guinée) pour exiger le recrutement de leurs enfants et leurs maris au sein de ladite société. 

L’intervention musclée de ces agents venus de Siguiri a fait plusieurs blessés dans les rangs des manifestantes. Et, face l’intensité de la violence de ces agents, Foulata s’est vidé de ses habitants. Les femmes et les jeunes ont passé la nuit dans les bois (en brousse) pour échapper aux exactions et à la terreur de ces militaires.

Selon des informations confiées à Guineematin.com, le district de Foulata est désert de monde ce mercredi. Tous les habitants de ce village ont fuit leurs maisons pour aller se réfugier en brousse afin d’échapper à la furie des militaires qui y sèment la terreur.

« Nous sommes tous en brousse maintenant. Les forces de l’ordre sont en train de violenter les citoyens. Ils brûlent nos maisons, tirent sur nos animaux. Aujourd’hui tout le village est en brousse. Il y a des femmes qui ont passé la nuit sur les arbres. C’est comme si nous étions en guerre. Tu ne peux pas imaginer les exactions que nous subissons aujourd’hui », a confié Mamadi Foulata Camara, responsable de la jeunesse de Foulata.

Egalement joint au téléphone par Guineematin.com, le maire de Maleyah, Gnoumè Fidèle Camara, a confirmé ces exactions des forces de l’ordre sur les populations de Foulata.

« Oui, ça ne va pas là-bas (Foulata). Les citoyens ont même déserté le village. J’ai appelé le commandant de l’unité déployée là-bas, il m’a dit que ce sont les jeunes qui sont partis brûler une machine de la société (la SAG) », a-t-il dit.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guinnematin.com

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