Mamadouba Camara sur le meurtre de son frère : « je l’ai poignardé au niveau du cou »

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Le procès de Mamadouba Camara s’est ouvert mardi, 18 février 2020, devant le tribunal criminel de Dixinn. Ce jeune homme est jugé pour le meurtre de son frère de lait, Alya Sylla. L’accusé a plaidé coupable et le procureur a requis la prison à perpétuité contre lui, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi cette audience.

Selon les informations, le meurtre pour lequel Mamadouba Camara est poursuivi a eu lieu le 1er juillet 2019, au domicile de M’Mahawa Camara à Sonfonia. Aussitôt après sa commission des faits, ce jeune est allé volontairement se constituer prisonnier au commissariat de Sonfonia, d’où il a été déposé à la maison centrale Conakry.

A la barre, Mamadouba Camara n’a pas tenté de noyer le poisson. Pour lui, les faits sont clairs. Et, à la première question du tribunal de savoir s’il est l’auteur du meurtre qui lui est reproché, Mamadouba Camara a plaidé coupable. « Oui, c’est moi qui ai tué mon frère ; mais, je n’ai pas fait exprès », a-t-il déclaré.

Revenant sur les circonstances dans lesquels il a commis ce meurtre, Mamadouba Camara a dit qu’il était en colère contre sa victime. « Ce jour-là, mon frère Alya Sylla est venu se jeter sur ma mère. Il l’a terrassée au salon, il détenait un couteau avec lequel il menaçait la maman. Celle-ci criait au secours. C’est ainsi que je suis venu les séparer, tout en essayant de retirer le couteau des mains de mon frère…

C’est en ce moment que j’ai pris le couteau, je l’ai poignardé au niveau du cou au niveau du cou et je l’ai porté au dos pour l’emmener à l’hôpital de Sonfonia. Les médecins m’ont dit qu’ils ne peuvent rien faire, il est mort. Je suis directement allé au commissariat de Sonfonia me déclarer prisonnier », a expliqué Mamadouba Camara, tout en précisant qu’il avait pris le soin d’introduire le couteau dans sa chambre, « à travers la fenêtre », avant d’envoyer son frère à l’hôpital.

Visiblement très éprouvé par ce meurtre qu’il dit regretter chaque jour, Mamadouba Camara a dit que c’est par maladresse qu’il a poignardé son frère. « C’est sous l’effet de la colère que je l’ai fait. Mais, je ne savais pas que cela allait lui coûter la vie », a-t-il déclaré.

Appelée à la barre, M’Mahawa Camara (la mère biologique Mamadouba Camara (l’accusé) et Alya Sylla (la victime) a corroboré la version de son fils qui est en conflit avec la loi. Cependant, a indiqué que le défunt, Alya Sylla, ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales.

« Alya Sylla ne disposait pas toutes ses facultés mentales. Chaque fois je l’envoi à l’hôpital, à la psychiatrie ; mais, il prend la fuite pour revenir à la maison. Ce jour où le meurtre a lieu, il (Alya Sylla) s’est jeté sur moi, au salon. Il avait le couteau dans sa poche. Il m’a fait tomber et Mamadouba est venu nous séparer. C’est en ce moment qu’Alya a reçu un coup de poignard au cou », a expliqué M’Mahawa Camara, visiblement très angoissée.

Prenant la parole pour ses réquisitions, le procureur, Daouda Diomande, a demandé au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité pour les faits de meurtre qui lui sont reprochés. « Je demande au tribunal de condamner Mamadouba Camara à perpétuité, avec une période de sûreté de 30 ans » a requis le procureur Daouda Diomandé.

Une réquisition jugée très sévère par le conseil de l’accusé. Dans sa plaidoirie, Me Abou Camara a demandé au tribunal d’accorder de « larges circonstances atténuantes » à son client.

« C’est une demande de trop. Si l’un est déjà mort et l’autre est condamné à perpétuité, à quoi aurait servi les enfants de cette femme ? La perpétuité et les 30 ans de sûreté n’ont pas leur place. Je demande au tribunal de juger, tout en accordant de larges circonstances atténuantes à l’accusé ici présent » a plaidé Me Mohamed Abou Camara.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 2 mars prochain.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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