Mamou : après sa libération, Hon. Djéssira Traoré dénonce les intimidations et appelle à la résistance contre le 3ème mandat

Comme annoncé précédemment, la députée uninominale de Mamou a été arrêtée dans la matinée de ce mercredi, 19 février 2020, par des agents qui l’ont déposée à la gendarmerie. Mais, après avoir refusé d’être auditionnée à l’absence de son avocat, Honorable Djéssira Traoré a été conduite au parquet du tribunal de première instance de Mamou. Et, sans lui avoir signifié les motifs de son interpellation, encore moins l’auditionner, le parquet a décidé de la libérer.

Jointe au téléphone après sa libération, la députée uninominale de Mamou (élue sous la bannière de l’UFDG) a expliqué à Guineematin.com les circonstances de son interpellation et son périple entre la gendarmerie et le tribunal de première instance de Mamou.

« Je suis présentement à Mamou pour défendre la constitution (de Mai 2010) et pour dire à la population de refuser de voter ce référendum qui va tuer la jeune démocratie qui a été acquise par le sang des Guinéens. J’étais en partance ce matin pour Ouré-Kaba (une sous-préfecture située à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Mamou, sur la route nationale Mamou-Faranah), lorsque des pick-up (d’agents de sécurité, NDLR) sont venus s’arrêter devant mon véhicule. J’ai ouvert la portière et je suis descendue du véhicule pour demander ce qu’il y a. Les agents m’ont dit qu’ils ont besoin de moi à la gendarmerie. J’ai dit : ‘’allons-y’’ ! Ils se sont mis devant, on est parti ; et, lorsque nous sommes arrivés à la gendarmerie, j’ai dit : Amoulanfé (ça ne marchera pas) ! Nous sommes allés à leur bureau où ils ont voulu m’auditionner. J’ai dit qu’ils ne peuvent pas m’auditionner à l’absence de mon avocat. J’ai dit que je ne dirai aucun mot. C’est après qu’ils m’ont dit d’aller à la justice. Un commandant s’est mis devant et on est parti à la justice. Quand le procureur m’a vu, il m’a demandé ce qu’il y avait. J’ai dit que moi-même je ne sais pas. Après, il m’a dit de rentrer et de revenir à 12 heures (midi). A 11 heures 50’, j’étais devant sa porte. Et, il m’a dit de rentrer à la maison », a expliqué Honorable Djéssira Traoré, tout en précisant qu’elle ignore encore les raisons de son interpellation.

Malgré cette interpellation qu’elle interprète comme « une tentative d’intimidation », la députée uninominale de Mamou se montre plus que jamais déterminée à combattre le projet de nouvelle constitution qui ouvrirait le boulevard d’un troisième mandat au président Alpha Condé. « Les gens en ont marre, ils sont fatigués. Nous devons tous combattre ce projet de nouvelle constitution. On doit défendre l’actuelle constitution sur laquelle Alpha Condé a juré par deux fois », a demandé Honorable Djéssira Traoré.

A noter que l’acte V de la « résistance active » du front national pour la défense de la constitution (FNDC) contre le changement de la constitution et un troisième en Guinée paralyse sérieusement les activités, ce mercredi, à Mamou. Les boutiques, magasins et autres auxiliaires de commerce sont fermés suite à la « ville morte » appelée par l’antenne locale du FNDC.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tél. : 622 97 27 22

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