Manifestations en Haute Guinée : « c’est un ras-le-bol qui est exprimé », selon Taran Diallo

Alpha Oumar Taran Diallo, président de l’Alliance Démocratique pour le Renouveau (ADR) et membre de l'ANAD
Alpha Oumar Taran Diallo, président de l’Alliance Démocratique pour le Renouveau (ADR) et membre de l’ANAD

Les manifestations qui ont secoué la Haute Guinée ces derniers jours continuent de susciter le débat au sein de l’opinion nationale. Beaucoup se demandent comment l’interdiction des prières nocturnes dans les mosquées pendant les dix derniers jours du ramadan peut susciter autant de colère dans une région connue pour être un bastion traditionnel du parti au pouvoir. Mais l’opposant Alpha Oumar Taran Diallo, lui, a une idée sur l’origine des mouvements de protestation.

Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, le président de l’ADR (Alliance Démocratique pour le Renouveau) a indiqué que cette situation n’est qu’une conséquence de la déception des habitants de cette région face à la mauvaise gouvernance du pays.

« Quand on regarde de près les différentes manifestations, on se rend compte que ce n’est qu’un ras-le-bol qui est exprimé. Ce n’est pas simplement l’interdiction des prières qui amène à cette situation, mais c’est plutôt cette situation de précarité, des fausses promesses électorales, l’état de nos infrastructures et surtout le fait que les décisions sont prises de façon anarchique et non concertée. C’est ce qui amène à cette situation. Et donc, nous pouvons dire que l’interdiction des prières a été la goutte qui a fait déborder le vase. Vous vous rappelez bien que la Haute Guinée est considérée comme le fief de M. Alpha Condé.

Donc c’est là où il y avait plus d’attente quant aux promesses électorales. Mais aujourd’hui, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas mieux lotis que le reste de la Guinée. La situation du pays retombe sur tout le monde de sorte qu’aujourd’hui, les habitants de cette région qui avait nourri beaucoup d’espoir et qui avait refusé de participer à toutes les autres manifestations contre la nouvelle Constitution, contre le 3ème mandat, pensant que ça allait être l’occasion de régler leurs problèmes sociaux et les problèmes économiques, se sont rendus compte aujourd’hui que comme tous les autres Guinéens, ils sont logés dans la même pièce », a expliqué l’opposant.

Du 3 au 5 mai 2021, de violentes manifestations ont été enregistrées dans les villes de Siguiri, Kankan et Kérouané. Ces mouvements de protestation (contre l’interdiction des prières nocturnes dans les mosquées pour cause de Covid-19) ont fait un mort par balle et plusieurs blessés. Les manifestants ont attaqué les résidences de certains leaders religieux et des autorités administratives et communales.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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