Manifs contre le 3ème mandat : la CMIS d’ENCO 5 accusée d’avoir torturé des citoyens

Les manifestations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) de la semaine derrière contre le 3ème mandat ont fait des morts, des blessés et des dégâts matériels importants. Parmi les nombreux blessés, il y en a qui ont été victimes de tortures. C’est le cas de Mamadou Lamarana Bah, qui dit avoir été violemment passé à tabac, avec d’autres personnes, par des agents à la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS) numéro 3 d’ENCO 5, dans la commune de Ratoma, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après Elhadj Abdourahmane Diallo, le vieil homme giflé et humilié par des policiers de la CMIS à Kobaya, c’est un autre jeune homme qui charge les forces de l’ordre. Sur le corps de Mamadou Lamarana Bah, on voit plusieurs blessures, des traces de coups qu’il dit avoir reçu à la CMIS d’ENCO 5.

Ne pouvant pas s’asseoir à cause des blessures causées par les coups de matraque, le jeune homme dit avoir été arrêté à Lambanyi, dans la commune de Ratoma. « C’est le lundi, 13 janvier 2020, qu’on nous a arrêtés pour nous envoyer à la CMIS de la cité ENCO 5 où nous avons passé la nuit. Vers 02 heures du matin, ils nous ont fait sortir tous pour nous tabasser. Je ne peux même pas expliquer ce que j’ai vu ce jour. Depuis, je ne peux pas m’asseoir à cause des blessures sur mes fesses. On était nombreux, et parmi nous, il y avait des adultes, deux femmes ainsi que des enfants de moins de 14 ans », a-t-il expliqué.

Pour sortir des griffes des agents, Mamadou Lamarana Bah dit avoir payé plus d’un million de GNF. « Pour me libérer, j’ai payé un million cent mille (1.100.000) francs guinéens. Il y en a même qui ont payé plus que ça pour recouvrer leur liberté », a révélé le supplicié.

A en croire Mamadou Lamarana Bah, lui et son groupe ont été arrêtés par des hommes habillés en civil, des infiltrés qui les ont incités à manifester avant de les arrêter. « A Lambanyi, certains sont venus en civil pour nous infiltrer. On croyait qu’ils étaient des manifestants eux aussi ; mais, ce sont eux qui nous ont arrêtés pour nous remettre à la police avant qu’on nous dépose à la CMIS d’Enco5. C’est seulement le mardi, 14 janvier 2020, à 16 heures que nous avons été libérés. Tout le monde a été frappé à la CMIS », insiste-t-il.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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