Marché de Lambanyi : vendeuses charbon et femmes mareyeuses à couteaux tirés

Le marché de Lambanyi, dans la commune de Ratoma, a été le théâtre d’un violent échange ce mardi, 12 novembre 2019, entre deux groupes de femmes autour d’un domaine qui appartiendrait à un opérateur économique. Des femmes mareyeuses et des vendeuses charbon ont failli en venir aux mains. Les premières veulent que les secondes quittent les lieux, rachetés par un opérateur économique qui leur aurait promis d’y construire des frigos pour leurs activités. Mais, les vendeuses de charbon et d’autres produits ne l’entendent pas de cette oreille, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Jacqueline Kourouma : « le domaine en question appartient au PDG de Thiangui Pêche »

Selon Jacqueline Kourouma, mareyeuse de son état, le domaine en question appartient au PDG de Thiangui Pêche. « Nous sommes là pour notre patron. Au temps où Lambanyi a été loti par la Banque Mondiale, c’est à ce moment qu’ils ont vendu le coin-là à Thiangui. Donc, Thiangui a payé légalement au gouvernement. Donc, la Banque Mondiale a fait le reçu, le gouvernorat a fait le reçu, la mairie aussi, l’habitat également. A l’époque, la justice a légalisé. Dans ça, Monsieur Elhadj Sory Dioubaté était gouverneur de Conakry. Ils ont dit qu’ils vont venir construire le marché de Lambanyi. Ils ont demandé à Mamadou Thiangui Diallo, il faut nous prêter ta parcelle on va envoyer nos femmes là-bas. Après avoir construit le marché, les femmes vont se retourner. Il a accepté, parce qu’il est de bon cœur. Maintenant qu’il veut construire un marché, des frigos pour les femmes mareyeuses ici, les autres femmes disent qu’elles ne se lèvent pas et disent qu’il faut qu’on les dédommage. Heureusement que lui, tout ce qu’il fait, c’est sur écrit », a-t-elle expliqué.

Plus loin, Jacqueline Kourouma accuse le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Ibrahima Kourouma, d’être à la base de ce problème. « C’est le ministre Ibrahima Kourouma qui soutient ces femmes. Parce que sa femme maintenant a eu à négocier avec les femmes ici, pour qu’elles viennent s’installer pour des faux problèmes. Si le ministre sait qu’il est capable, il peut construire, il y a le marché Lambanyi qui est là, il n’a qu’à chercher à construire pour les femmes au lieu de venir attaquer le lieu de l’autre qui veut travailler pour les guinéens. Nous avons tous nos documents. Comment lui peut-il annuler ça ? ».

Dans le camp des vendeuses de charbon et d’autres produits, on argue avoir dépensé énormément d’argent pour occuper les places de ce domaine qui est un public. C’est le cas de madame Aissata Traoré qui soutient qu’elle exerce son activité sur un domaine de l’Etat et qu’elle a déboursé 500 mille francs guinéens pour s’y installer.

madame Aissata Traoré

« Nous avons beaucoup souffert ici. Le problème de ce terrain depuis l’installation de ce marché là où on était, on nous a enlevé là-bas, pour nous installer ici et on a payé 500 000 francs guinéens pour que nos conteneur soient installés, sans oublier que chaque mois on paye 20 000 francs guinéens au bureau du marché. Un beau matin, le fils du nommé Thiangui est venu nous déguerpir en disant que le domaine lui appartient. Mais ça fait des années que nous sommes là. Nous sommes allées voir le chef de quartier pour ce problème, il nous a dit que ce problème dépasse ses compétences, ici c’est pour le gouvernement, c’est un marché », a expliqué madame Aissata Traoré.

madame Aïcha Cissé, vendeuse

Pour sa part, madame Aïcha Cissé, vendeuse au même endroit, dénonce la destruction de leurs biens par des agents. « Ici c’est le marché, c’est sur ce domaine que nous vendons. Un jour, le fils de Thiangui est venu mettre des croix sur nos conteneurs, soi-disant qu’il veut déguerpir le lieu. Quelques jours après, il a envoyé une machine pour tout détruire dans le marché. Mais, comme c’était une location, quand tu veux de ton domaine, il faut demander. Mas, il est venu détruire nos marchandises en compagnie des policiers », a dénoncé la dame.

L’administratrice du marché, interrogée sur la question, a dit que cette affaire dépasse son domaine de compétence

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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