Marche interdite des Forces Sociales : le maire Matam à la barre…

Seydouba Sacko, maire de Matam

Le procès opposant les Forces Sociales à la commune de Matam s’est ouvert ce mercredi, 30 janvier 2019, au tribunal civil de Mafanco. Dans cette procédure, ce sont les Forces Sociales qui assignent en justice le maire pour qu’il annule sa décision interdisant leur marche contre la vie chère, initialement prévue la semaine dernière, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’ouverture de l’audience, le dossier a été appelé par la présidente du tribunal, madame Djénabou Donghol Diallo. Mais, à la demande des conseils de la partie défenderesse, le dossier a été renvoyé au 13 février 2019.

Au sortir de la salle d’audience, l’avocat de la partie demanderesse, maitre Salifou Béavogui, a expliqué le motif du renvoi. « Le dossier a été appelé au tribunal de Mafanco, à l’audience de ce jour 30 janvier 2019, et renvoyé au 13 février pour que nos confrères de l’Agence Judiciaire de l’Etat répondent à nos arguments. Nous avons déposé des pièces et l’autre partie a sollicité le renvoi, conformément au principe de la défense, pour répliquer à nos moyens pour le respect du principe du contradictoire. Nous sommes demandeurs, nous avons fait valoir nos prétentions. Dans notre assignation, nous avons déposé des pièces. Il faut bien que l’autre partie ait le temps de répliquer, car nous sommes dans un combat légal et loyal. Il faut que toutes les parties aient la même chance pour discuter les arguments », a-t-il expliqué.

Il est à rappeler que c’est dans le souci de protester contre la cherté de la vie, la privation des libertés publiques, le refus systématique de réduire le prix du carburant à la pompe, que les forces vives des organisations de la société civile, regroupées dans les Forces Sociales ont adressé, le 14 janvier 2019, au maire de Matam une lettre d’information pour l’organisation d’une marche pacifique pour le mardi 22 janvier. Une marche dont l’itinéraire devrait commencer du terrain Bonfi, dans la commune de Matam, pour le stade du 28 septembre, à Dixinn.

En guise de réponse, le maire de la commune leur a adressé une lettre, le 17 janvier 2019, interdisant cette marche. Comme motifs, le maire évoque que : la zone qui sera traversée abrite deux grands marchés, des stations d’essence, le lycée et le collège de Bonfi. A ses yeux, cette marche peut troubler l’ordre public en perturbant le fonctionnement du collège, du lycée et le commerce.

Cependant, les Forces Sociales ont estimé que les motifs soulevés par le maire pour interdire cette marche ne sont pas justifiés ni en fait, ni en droit. C’est pour cette raison qu’elles ont assigné la commune de Matam devant le tribunal de première instance de Mafanco pour obtenir l’annulation pure et simple de la décision d’interdiction de manifester, ainsi que la fixation d’une nouvelle date.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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