MARCHER ET MOURIR : URGENCE DE JUSTICE POUR LES VICTIMES DE LA RÉPRESSION DES MANIFESTATIONS EN GUINÉE

Comme on le sait, la volonté du président Alpha Condé de changer la constitution (qui lui interdit plus de deux mandats) pour se maintenir au pouvoir après son second et dernier mandat légal a entraîné la création du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution.

Regroupant l’essentiel des partis politiques de l’opposition et des associations de la société civile, le FNDC a organisé plusieurs manifestations de rue pour empêcher le chef de l’Etat de compromettre l’espoir d’un changement à la tête de la République de Guinée. Malheureusement, ces manifestations ont été réprimées dans le sans et plusieurs dizaines de nos compatriotes ont été tués.

Amnesty International a enquêté sur ces crimes et produit un rapport qu’elle a publié ce jeudi, 1er octobre 2020.

200 : Près de 200 personnes ont été blessées entre octobre 2019 et juillet 2020, certaines vivant aujourd’hui avec des séquelles graves.

100 :  Le rapport repose sur des entretiens en français et en langues locales avec plus de 100 personnes en Guinée, y compris des autorités.

70 : Au moins 70 arrestations, détentions arbitraires ou détentions au secret ont ciblé les voix dissidentes, coupables d’avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ou au rassemblement pacifique.

50 : Entre octobre 2019 et juillet 2020, au moins 50 personnes ont été tuées lors de marches contre le changement de constitution, et lors de protestations contre le manque d’électricité ou la gestion des barrages sanitaires mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

40-50 : Entre 40 et 50 jeunes ont été arrêtés en février 2020, enfermés nuit et jour dans une chambre semblable à un grand magasin, où la chaleur les empêchait de dormir et a provoqué l’évanouissement de certains.

36 : L’analyse effectuée par des organisations spécialisées a montré que les réseaux sociaux ont été fortement perturbés en Guinée à partir de 20h00 le samedi 21 mars, jusqu’au lundi 23 mars au matin, pour une durée totale d’incidents de 36h. Twitter, Facebook et Instagram étaient inaccessibles, WhatsApp a été limité.

30 : Entre octobre 2019 et février 2020, plus de 30 personnes ont perdu la vie à l’occasion de manifestations contre le projet de changement de constitution.

15 : Au moins 15 personnes ont été blessées lors des marches d’octobre et de novembre 2019, dont au moins huit par des armes à feu.

15 : Plus de 15 figures du Front national de défense de la constitution (FNDC) ont été arrêtées, poursuivies et jugées.

12 :  Au moins 12 personnes ont été tuées le 22 mars 2020 jour où une nouvelle constitution a été adoptée au terme d’un double-scrutin législatif et référendaire.

10 : Entre octobre 2019 et février 2020, au moins 10 manifestations contre la troisième candidature du président Alpha Condé à la présidence de la République ont été interdites par les autorités, en violation du droit à la liberté de réunion pacifique.

6 : Six véhicules de la police et de la gendarmerie ont bloqué l’accès d’un cortège funèbre transportant 11 dépouilles au rond-point de Bambéto en stationnant le 4 novembre 2019 sur les deux voies menant au rond-point.

4 : Au moins quatre personnes ont été tuées par balle à Conakry lors d’une marche funèbre organisée le 4 novembre 2019 en hommage à 11 personnes tuées lors des manifestations du mois d’octobre.

Guineematin.com vous propose de cliquer sur le lien suivant pour visualiser ce rapport :

Marcher et Mourir. Urgence de justice Guinée

Facebook Comments Box