Mauvaise organisation du Hajj 2018 : plusieurs candidats bloqués à Conakry

Entamé le 28 juillet dernier, le voyage pour les lieux saints de l’Islam devrait se poursuivre jusqu’à la semaine prochaine, précisément le 13 août, selon les prévisions du secrétariat général aux affaires religieuses. Mais, aujourd’hui, plusieurs candidats pèlerins souffrent le martyr au centre islamique de Donka, alors qu’ils ont versé le farineux montant (plus de quarante millions de francs guinéens) qui leur a été demandé par le gouvernement.

Des centaines de candidats au pèlerinage, pour la plus part très âgés, sont bloqués dans la grande salle de Donka sous une chaleur torride.

Selon des informations confiées à un reporter de Guineematin.com, qui s’est rendu sur place ce lundi, 06 juillet 2018, ce grave dysfonctionnement qui n’est pas une première serait lié à un manque de vols.

Ils sont plusieurs centaines de candidats pèlerins qui ont passé la nuit dans la grande salle de conférence et dans la cour du centre islamique de Donka. Certains devaient quitter Conakry avant-hier pour la Mecque afin de s’acquitter de leur devoir religieux, mais en vain. Raison invoquée par les agences de voyage : il n’y aurait pas d’avions disponibles. Aujourd’hui, ces fidèles musulmans venus des quatre coins du pays ne savent plus à quelle agence se vouer…

Selon Mamadou Adjou Diallo, candidat pèlerin de l’agence Saffa (l’une des plus grandes agences privées de voyage), cette agence n’a encore envoyé aucun de ses clients. Et, chaque fois qu’ils viennent au centre islamique de Donka, on les reprogramme. « Nous souffrons énormément ici, nous qui sommes au compte de l’agence Saffa ! Hier, on nous a programmés à 16 heures. Le groupe qui vient après nous, on leur a dit de venir à minuit. On n’a pas pu aller. Ce qui fait que les deux convois se sont ajoutés aux pèlerins qui étaient inscrits avant notre convoi ; ça fait trois convois. Nous sommes restés ici jusque tard la nuit, on nous dit encore de revenir le matin. Vous voyez tout ce monde-là ? Chaque fois, le nombre s’agrandit ; mais, jusque-là, on est là. Tout ce que nous subissons aujourd’hui comme difficultés montre ici l’absence de l’Etat. L’Etat doit est être sérieux, il doit respecter la parole donnée. Si le gouvernement sait qu’il ne peut pas organiser ces genre d’opérations, qu’il se désengage pour donner à d’autres structures capables », a-t-il fustigé.

Pour sa part, Diallo Oumar est venu accompagner sa maman qui est âgée de 72 ans. Mais, la pauvre dame a passé près d’une semaine au centre islamique de Donka. « Je suis avec ma mère ; mais, chaque fois qu’on vient, on nous dit d’attendre. Aujourd’hui encore, on nous a dit de venir à 11 heures ; mais, jusqu’à présent, on ne nous a rien dit. Je demande au gouvernement de nous aider à faire partir nos parents à la Mecque. Imaginez, la maman a quitté Pita en disant à ses proches qu’elle part à la Mecque, elle est jusqu’à présent à Conakry ; et, dans une salle comme celle-ci, une vielle de 72 ans. Vous voyez ce que ça fait ? ».

Enfin, il importe de noter que les autorités religieuses semblent être débordées. Les responsables de l’agence Saffa, rencontrés au centre islamique de Donka ont refusé de répondre à nos questions. Pour leur part, les responsables du secrétariat aux Affaires religieuses disent n’avoir pas le temps d’échanger avec nous, débordés qu’ils sont… « Je suis à l’aéroport ! Aujourd’hui, je ne peux rien te dire. Après ici, je dois encore aller à l’ambassade… », a répondu au téléphone de Guineematin.com Elhadj Karamo Diawara, secrétaire général adjoint aux Affaires religieuses.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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