M’Ballou Camara, victime d’exactions : « les policiers ont insulté nos parents et nous ont fait travailler comme des domestiques »

M’Ballou Camara

Comme annoncé précédemment, des agents du commissariat central de la police de Bonfi sont accusés d’exactions sur des citoyens du quartier Bonfi-routière, dans la commune de Matam. Les faits se sont produits dans la nuit du dimanche au lundi, 27 avril 2020, aux environs de minuit. Et, selon les victimes qui se sont confiées à un reporter de Guineematin.com, ces agents de la police national ont défoncé une porte cassé des biens, emporté des chaises et plusieurs mangues. Ils ont aussi mis aux arrêts treize personnes dont six femmes. Et, ces femmes, en plus d’avoir été battues, auraient été exploitées dans les locaux du commissariat où elles étaient détenues.

Au cours d’un entretien téléphonique ce mardi, 28 avril 2020, M’Ballou Camara, une des victimes de ces exactions policières, a expliqué à Guineematin.com le calvaire qu’elle a vécu.

« On était couché, lorsque les policiers sont venus chez notre voisin, monsieur Sékou Yansané. Les agents ont défoncé leur porte, emporté leurs chaises et des mangues que vent la femme de Yansané. Ils ont fait des tapages et frappé un vieillard ici même. Nous sommes sortis et nous sommes allés au carrefour marché (où se trouve le commissariat) pour demander aux agents pourquoi ils entrent dans les concessions pour frapper des vieillards et menacer les gens. Ils nous ont dit d’aller à la routière pour nous plaindre. Et, quand nous sommes allés expliquer le problème à la routière, ceux-ci nous ont dit d’attendre, ils vont appeler les pickups qui sont allés chez nous. A l’arrivée des pickups, les agents sont venus avec des fouets pour nous battre. Ils nous ont tellement torturés, je ne sais même pas comment vous l’expliquer. J’ai même appelé un des commissaires, un certain Oularé, pour lui expliquer ce que les agents sont allés faire chez nous. Mais, malgré tout ça, ils nous ont enfermés. Ils nous ont aussi menacés, insulté nos parents et nous ont fait travailler à l’intérieur du commissariat. Ils ont fait travailler comme des domestiques », a expliqué M’Ballou Camara qui a recouvré sa liberté après avoir été déférée (avec ses codétenus) au parquet du tribunal de première instance de Mafanco.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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