Menaces sur la liberté de la presse en Guinée : voici une nouvelle déclaration du syndicat

« Le ministre de la justice a rappelé qu’en Guinée, lorsqu’il est question de poursuites judiciaires concernant les cas de délits de diffamation par voix de presse, c’est la L002 qui s’applique et non le code pénal. Il a ensuite mis à notre disposition la déclaration du parquet de Kaloum interjetant appel, sur ses instructions, contre la décision condamnant nos confrères, avant de rassurer que tout sera mis en œuvre pour rétablir la légalité dans cette affaire dès la semaine prochaine… Le SPPG, tout en restant vigilant, a jugé nécessaire de ralentir pour donner la chance à un examen serein et rapide de ces 2 recours avant toute démarche allant dans le sens de mettre à exécution sa menace d’enclencher une série d’actions de protestation annoncée dans la déclaration du 14 janvier », a notamment indiqué le syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée (SPPG), dans sa déclaration de ce vendredi.

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, l’intégralité de cette déclaration

DÉCLARATION DU SYNDICAT DES PROFESSIONNELS DE LA PRESSE PRIVÉE DE GUINÉE (SPPG):

Dans notre déclaration datée du jeudi 14 janvier 2021 relative à la condamnation par le tribunal de Kaloum, de 3 journalistes de la radio Nostalgie sur la base du code pénal en lieu et place de la L002, nous avons annoncé une série d’actions de protestation dont un sit-in devant le tribunal de Kaloum.

Le déroulement du calendrier de ces actions annoncées devrait commencer ce vendredi 15 janvier 2021 par le dépôt d’une plainte conjointe des associations de presse dont le SPPG, contre le juge Abdoul Gadiry DIALLO suivi du dépôt, à la mairie de Kaloum, d’une lettre d’information pour la tenue dudit sit-in initialement prévu pour le mercredi 20 janvier 2021. Alors que la commission d’organisation de ce sit-in était déjà au centre-ville pour déposer le courrier, une rencontre d’échanges s’est tenue dans la matinée entre le ministre de la justice, son cabinet, les représentants du parquet de Kaloum, de l’association des magistrats, le bâtonnier de l’ordre des avocats, mais aussi, les représentants des organisations professionnelles de médias.

Au cours de cette rencontre, le ministre de la justice garde des sceaux a clairement rappelé qu’en République de Guinée, lorsqu’il est question de poursuites judiciaires concernant les cas de délits de diffamation par voix de presse, c’est la L002 qui s’applique et non le code pénal. Il a ensuite mis à notre disposition la déclaration du parquet de Kaloum interjetant appel, sur ses instructions, contre la décision condamnant nos confrères avant de rassurer l’audience que tout sera mis en œuvre pour rétablir la légalité dans cette affaire dès la semaine prochaine.

Vu donc cette démarche engagée qui vient renforcer le recours des avocats de la défense, le SPPG, tout en restant vigilant, a jugé nécessaire de ralentir pour donner la chance à un examen serein et rapide de ces 2 recours avant toute démarche allant dans le sens de mettre à exécution sa menace d’enclencher une série d’actions de protestation annoncée dans la déclaration du 14 janvier.

Par ailleurs, le syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée demande à tous les journalistes et techniciens de médias d’observer l’évolution de ce dossier et de rester à l’écoute des propositions que la commission de réflexion soumettrait au bureau exécutif du SPPH et à l’ensemble des syndiqués afin de décider ensemble de la suite à donner dans ce dossier.

Vive la liberté de la presse pour que vive la démocratie.

Conakry, le 15 janvier 2021.

Le SPPG

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