Meurtre d’un jeune à Labé : le préfet dénonce « des complicités au niveau de la justice »

Elhadj Safioulaye Bah, préfet de Labé

Suite au meurtre d’un jeune homme tué par son ami en fin de semaine dernière à Labé, il a été révélé que le meurtrier est un récidiviste. Le jeune connu sous le nom de Barrysto aurait tué il y a quelques années un autre jeune sans être condamné pour ce premier crime.

Et cette nouvelle a provoqué de l’indignation chez le préfet de Labé. Elhadj Safioulaye Bah dénonce une complicité entre certains cadres de la justice et les criminels et fustige le silence coupable des citoyens, rapporte un correspondant de Guineematin.com sur place.

Il a fallu que le jeune communément appelé Barrysto poignarde mortellement son ami Abdourahmane Sow pour qu’on secoue son passé. Des habitants du secteur Domby où il habite ont aussitôt révélé qu’il n’est pas à son premier crime du genre. Il aurait déjà tué une autre personne et avait réussi à échapper à une condamnation pour ce crime. Une révélation qui choque le préfet de Labé, Elhadj Safioulaye Bah, qui dénonce un silence coupable des citoyens qui étaient au courant de cette situation.

Elhadj Safioulaye Bah, préfet de Labé

« J’ai toujours dit que les services de sécurité seuls ne peuvent pas assurer la sécurité. S’il y a quelqu’un qui savait que ce jeune n’est pas à sa première fois de commettre un meurtre, cela est irresponsable et inadmissible qu’il ne l’ait pas dénoncé. Parce que s’il avait été dénoncé, jugé et condamné, peut-être qu’il n’allait pas commettre cet autre crime ; et, ce crime n’allait pas se produire. Il n’y a pas de prescription en ce qui concerne les crimes commis. Un crime peut être jugé à tout moment quelle que soit la date et la période. Il faut que les populations le sachent, moi je ne savais pas cela », a réagi le préfet.

L’autorité préfectorale pointe du doigt aussi une complicité entre certains cadres de la justice et les criminels à Labé. Une situation qui favorise, selon lui, la libération des bandits arrêtés par les services de sécurité et mis à la disposition de la justice : « Nous comprenons qu’il peut y avoir des complicités au niveau de la justice. Nous avons assisté ici à un cas où un procureur a fait libérer des bandits condamnés à 12 ans de prison, il les a remis en liberté quelques mois après leur condamnation. Cela est inadmissible ! », estime Elhadj Safioulaye Bah.

De Labé, Saifoulaye Diallo pour Guineematin.com

Tel. 623 676 550/664 320 376

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