Mise en place des PA, nouvelle constitution, départ du ministre de la justice : ce qu’en dit Kassory Fofana

Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre, chef du Gouvernement

A l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée ce mercredi, 29 mai 2019 à Conakry, pour présenter le bilan de la première année de gestion de son gouvernement, le Premier ministre guinéen s’est prononcé sur un certain nombre de sujets d’actualité. C’est notamment l’installation des PA pour empêcher toute manifestation dans la capitale guinéenne, le projet de nouvelle constitution qui fait débat dans le pays ou encore la récente démission du ministre de la justice. Guineematin.com vous propose ci-dessous ce que Kassory Fofana a dit sur ces différents sujets de grande préoccupation.

1-Mise en place des PA à Conakry

« Je dois rappeler qu’il ne s’agit pas de militariser la Guinée. Il convient de rappeler que sans PA, c’est la règle ; les PA c’est l’exception. Nous sommes un régime civil, démocratique, il ne s’agit pas de militariser la Guinée. L’idéal n’est pas d’installer les PA sur l’étendue du territoire, c’est dans des poches d’insécurité comme c’était sur l’axe du désespoir comme je l’appelle. Et après, il se dessine à l’horizon la nécessité d’installer ces PA dans nos zones minières où l’irresponsabilité mêlée à l’insécurité mettent à rude épreuve la pérennité de nos acquis dans ces zones. Donc, l’approche n’est pas de mettre les PA partout, l’approche est de mettre les PA là où il y a la nécessité et de les retirer aussi rapidement que possible pour vivre notre liberté démocratique ».

2-Nouvelle constitution

« En tant que citoyen, je paraphrase le Professeur Zogbélémou qui est un constitutionaliste de taille en disant qu’on ne peut pas défendre une constitution en la violant. Et le débat en cours donne l’impression que les uns et les autres, violent la constitution déjà. La constitution garantit la libre opinion : qu’on soit d’accord ou pas d’accord sur le sujet, il faut que les Guinéens s’expriment. Et, c’est dans la diversité d’opinions que peut émerger la lumière et le consensus peut être trouvé. Il y en a qui estiment qu’il ne faut pas toucher, la constitution, c’est une bible. Je n’en connais pas de mon expérience intellectuelle en dehors des Etats-Unis et même dans ce cas, la constitution de 1987 a fait l’objet d’une vingtaine d’amendements.

Sinon les constitutions changent au rythme des mutations sociales. En tant que citoyen, il m’est arrivé de poser la question en tant que citoyen, pas plus tard que la semaine dernière au gouvernement individuellement, en invitant chaque ministre à se prononcer sur le principe de oui non une nouvelle constitution, la réponse est unanime, il n’y a pas de doute. Pourquoi ? Laissons la question de légitimité ou d’illégalité de la constitution existante. Elle n’a pas fait l’objet du suffrage universel. (…) La question d’une nouvelle constitution, en tant que citoyen, je dis oui, en tant que gouvernement, je dis oui ; donc doublement oui ».

3-Démission du ministre de la justice

« Cheick Sako a démissionné pour des raisons personnelles. En tant que chef du gouvernement, j’ai pris acte. Cependant je ne suis au courant du départ d’autres ministres. Si c’est le cas, vous serez avisés ».

4-Déguerpissement à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dar es-salam

« Aussi bien Koloma que Dar es-Salam, c’est connu, c’était prévu que les opérations de déguerpissement soient faites. Mais l’instruction du président de la République et les miennes propres, étaient qu’elles soient faites dans le respect du droit des citoyens. Alors, tous ceux qui ont été déjà indemnisés, on leur a donné un délai de quitter les lieux sans dédommagement parce qu’on ne peut pas les indemniser deux fois. Parce qu’ils ont été déjà indemnisés ».

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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