Mois de l’enfant : des journalistes guinéens outillés sur les droits des enfants

N'Fally Sylla, président tribunal pour enfant Conakry
N’Fally Sylla, président tribunal pour enfant Conakry

Dans le cadre des activités liées à la célébration du mois de l’enfant, la direction nationale de l’enfance a organisé ce jeudi, 18 juin 2020, une visioconférence regroupant une vingtaine de journalistes issus de médias privés guinéens. Il a été question d’échanger sur les acquis de la Guinée en matière de protection des droits de l’enfant et surtout sur comment impliquer davantage les journalistes dans la promotion de ces droits, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a participé à la conférence.

En Guinée, tout comme dans beaucoup d’autres pays africains, les enfants sont souvent en conflit avec la loi. Certains se retrouvent même en situation carcérale. Une situation qui inquiète le ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, à travers la direction nationale de l’enfance. A l’occasion de la célébration du mois de l’enfant, cette direction multiplie les actions pour vulgariser les textes de loi relatifs aux droits de l’enfant que notre pays dispose depuis plusieurs années.

C’est dans ce cadre que situe cette visioconférence, animée par monsieur N’Fally Sylla, président du tribunal pour enfants de Conakry. Le magistrat a échangé avec les participants sur des thèmes comme : les normes et standards juridiques auxquels la Guinée a souscrit ; la situation des enfants privés de liberté ; l’accès des enfants aux tribunaux ; la situation des enfants vulnérables ainsi que le rôle de la société civile et des médias dans la vulgarisation des textes de protection de l’enfant.

Dans son exposé, monsieur Sylla a rappelé qu’en plus du code de procédure pénale de 1998, la Guinée a aussi ratifié certains textes internationaux relatifs au respect des droits de l’enfant, comme la charte africaine des droits de l’enfant de 1990. Dans les débats, il a souvent été question des statistiques sur le nombre d’enfants en conflit avec la loi en République de Guinée, la nature des infractions et les difficultés rencontrées par les tribunaux pour enfants.

« Je ne peux pas donner un chiffre exact parce que la situation peut évoluer au fil des jours. Mais au début de cette pandémie du coronavirus, il y avait un total de 109 enfants en conflit avec la loi en République de Guinée, y compris ceux qui sont condamnés. La quasi-totalité d’entre eux sont détenus dans la zone spéciale de Conakry. Parmi eux, certains ont été libérés, notamment 14 à N’Zérékoré et 9 à Siguiri », a indiqué le conférencier.

Parlant des difficultés, le président du tribunal pour enfants a cité l’absence de salle d’audience où devaient se tenir les procès mais aussi l’insuffisance des centres d’accueils des enfants en conflit avec la loi. « On est confrontés à un problème fondamental, notamment dans la zone spéciale de Conakry. Nous avons un problème de siège. Le travail est difficile, nous n’avons pas de salle d’audience. Nous tenons la plupart de nos audiences en chambre du conseil dans nos bureaux. Quand les enfants viennent avec leurs parents, les parties civiles, alors qu’il y a deux magistrats par bureau qui est très exiguë, l’un doit céder la place à l’autre pour qu’il puisse procéder au jugement », a souligné N’Fally Sylla.

A l’issue des échanges, Akoï Guilavogui, chef de division protection de l’enfance et président du comité d’organisation du mois de l’enfant, a invité les journalistes « s’approprier de tous les textes relatifs au respect des droits de l’enfant pour pouvoir les vulgariser ».

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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