Monnaie unique, blanchiment d’argent… La Banque centrale tente de rassurer

En marge de la présentation du projet de Loi de Finances Initiale (LFI) 2020 devant l’Assemblée nationale ce lundi, 18 novembre 2019, la politique économique relative à l’exécution des budgets élaborés par le gouvernement a été également déclinée. Et, c’est le gouverneur de la Banque centrale, Louncény Nabé, qui s’est prêté à cet exercice, a constaté Guineematin.com à travers ses reporters qui étaient sur place.

Il s’est accentué notamment sur la question de la monnaie unique de la CEDEAO en perspective. Pour lui, la Guinée, comme tous les autres pays membres, peut tirer beaucoup de profits de ce projet de monnaie unique de la sous-région ouest africaine.

Dr. Louceiny Nabé, gouverneur de la BCRG

« La Guinée peut tirer l’opportunité d’un marché plus grand, le marché de la CEDEAO qui est beaucoup plus grand. Vous n’êtes pas sans savoir que l’un des reproches qui est fait à la taille des économies de nos pays, c’est d’abord l’étroitesse des marchés et l’exiguïté des territoires nationaux. Donc la coopération au niveau de l’intégration sous régionale permet de lever cet obstacle là et d’avoir un grand marché. Mais, le fait de disposer d’une monnaie unique qui puisse participer en raison de la dimension des économies réunies, à l’économie internationale, je pense que cela est beaucoup plus favorable aux transactions économiques, aux échanges entre nous d’abord et aux échanges entre notre région et l’économie internationale que si chacun était enfermé dans le cadre un peu restreint de sa monnaie nationale », a dit Louncény Nabé.

Il ajoute toutefois, qu’il y a des obstacles à lever avant d’en arriver. « Il faut diversifier l’économie, il faut vulgariser la notion d’intégration tant au niveau des populations qu’au niveau des décideurs. Il faut créer les conditions nécessaires à la préparation de notre économie pour cette ouverture des marchés. Dans tous les cas, le processus est lancé, je peux vous dire que le processus est irréversible d’autant plus que le sommet des chefs d’États tenu au Nigeria en juin dernier a définitivement tracé la trajectoire de cette intégration, à travers d’abord le nom de la monnaie unique qui s’appellera l’ECO avec le système des banques centrales qui va être un système fédéral, à travers le cadre de politique monétaire qui va être basé sur le ciblage de l’inflation et à travers le régime de change qui consacre la flexibilité du taux change », a expliqué le numéro 1 de la Banque centrale.

Autre point sur lequel s’est attardé le gouverneur de la BCRG dans sa présentation, c’est le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. A ce niveau, Louncény Nabé a fait savoir que la banque centrale de la Guinée est résolument engagée dans la lutte contre les deux fléaux. « La banque centrale est en pointe dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Bien avant la création d’une cellule nationale de traitement des informations financières, la banque centrale jouait avec les banques le rôle de réceptacle de soupçons notamment en ce qui concerne les personnes politiquement exposées. Par la suite, la banque centrale a conduit un processus, avec l’assistance du Fonds Monétaire International, de rédaction d’un projet de loi qui va bientôt être présenté à l’Assemblée nationale dans ce cadre-là. Il s’agit d’appuyer le gouvernement, la cellule nationale de traitement des informations financières en relation avec les structures internationales qui existent dans ce domaine-là », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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