Un mort par balles à Conakry : l’opposition juge le régime Alpha Condé « illégitime »

Dans une déclaration rendue publique dans la soirée de ce jeudi, 21 septembre 2017, l’opposition guinéenne qui avait appelé à manifester hier exige « l’ouverture d’une enquête judiciaire sérieuse et aboutie pour éclairer les circonstances » de la mort (ce jeudi) du jeune Ismaël Bah, blessé par balles réelles hier à Hamdallaye. Très furieuse, l’opposition républicaine estime que « par cette énième répression violente et barbare de l’exercice de droits humains consacrés, le régime vient de donner la preuve matérielle et irréfutable de son hostilité et de son irrespect des libertés civiles et politiques, dont sont dépositaires, l’ensemble des peuples et des individus du monde ».

Dans la même déclaration, Cellou Dalein Diallo et ses collègues- qui réclament la lumière sur tous les « 80 précédentes victimes des manifestations pacifiques »- estiment que « la poursuite de ces violences systématiquement impunies, exercées sur des manifestants, rend totalement illégitimes, les autorités actuelles, à gouverner aux destinées du peuple de Guinée »…

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose l’intégralité de cette déclaration de l’opposition républicaine :

L’Opposition Républicaine informe, avec une vive émotion, l’opinion nationale et internationale que la marche pacifique qu’elle a organisé ce mercredi, 20 septembre 2017, pour dénoncer le refus du pouvoir à mettre en oeuvre, l’ensemble des dispositions de l’Accord Politique Inter-guinéen du 12 Octobre dernier et la mauvaise gouvernance, a enregistré un triste bilan, d’un mort et d’un cas de blessé grave, tous par balles, dans les rangs des manifestants.

L’Opposition précise que la victime Ismaël Bah, élève de 18 ans a succombé ce jeudi, 21 septembre 2017, au CHU de Donka, des suites des traitements de ses blessures provoquées par deux balles reçues à l’abdomen. Ibrahima Chérif Haïdara lui, souffre à l’hôpital, de blessures causées par un projectile encore logé dans le corps. Ces malheureux drames sont survenus, à Hamdalaye Gnâri Wada, au retour du cortège des manifestants et à la suite d’échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre, qui ont tiré à bout portant.

L’Opposition Républicaine condamne avec la plus grande fermeté, un usage excessif et disproportionné de la force publique, dans les opérations de maintien d’ordre. Elle juge intolérable et inacceptable que dans le cadre de l’exercice de droits fondamentaux et des libertés publiques, tels que garantis par la Constitution et les lois de la République, que les services de sécurité fassent volontairement usage de procédés et armes non-conventionnels.

L’Opposition guinéenne exige, sans délai, l’ouverture d’une enquête judiciaire sérieuse et aboutie pour éclairer les circonstances de ces terribles tragédies en vue de faire répondre de leurs actes, dans les conditions et formes prévues par la loi, tous les commanditaires et auteurs de ces forfaitures, ainsi que ceux des 80 précédentes victimes des manifestations pacifiques.

L’Opposition soutient que par cette énième répression violente et barbare de l’exercice de droits humains consacrés, le régime vient de donner la preuve matérielle et irréfutable de son hostilité et de son irrespect des libertés civiles et politiques, dont sont dépositaires, l’ensemble des peuples et des individus du monde.

L’Opposition guinéenne défend que la poursuite de ces violences systématiquement impunies, exercées sur des manifestants, rend totalement illégitimes, les autorités actuelles, à gouverner aux destinées du peuple de Guinée.

L’Opposition Républicaine présente à la famille et aux proches d’Ismaël Bah, toute sa solidarité et ses condoléances les plus émues et sa vive compassion à Ibrahim Chérif Haïdara.

Vive la République !

Vive la Guinée!

Conakry, le 21 septembre 2017

L’Opposition Républicaine

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