Mort en détention de Roger Bamba : la grosse colère de Me Frédéric Loua

Maitre Foromo Frédéric Loua, président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous,
Maitre Foromo Frédéric Loua, président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous
Maitre Foromo Frédéric Loua, président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous,
Maitre Foromo Frédéric Loua, président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous

La mort de Roger Bamba, un militant de l’UFDG qui était détenu à la maison centrale de Conakry, suscite une vague d’indignation chez les défenseurs des droits de l’Homme. S’exprimant sur le sujet dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi 17 décembre 2020, maître Frédéric Foromo, président de l’ONG « Les Mêmes Droits pour Tous », a réclamé toute la lumière sur les circonstances du décès de l’opposant.

Tout en rappelant que Roger Bamba n’est pas le premier à mourir en prison, l’activiste des droits de l’Homme soutient qu’il est inacceptable que tels cas se poursuivent dans le pays sans que les autorités ne prennent des dispositions pour y faire face. « Vous savez depuis un moment, nous sommes habitués dans notre pays à avoir des décès de cette nature. Roger Bamba n’est pas le premier, il y a eu deux autres qui sont également décédés à la maison centrale de Conakry. Ce qui est révoltant, frustrant et indignant, c’est que le gouvernement ne prend aucune mesure pour enquêter sur les causes de ces morts dans la prison.

On a arrêté ces derniers temps beaucoup de personnes : des militants pro démocratie, des activistes de la société civile, des militants de l’opposition. Donc, c’est un groupe de détenus d’horizons divers qui se retrouvent actuellement à la maison centrale et sans que les conditions appropriées en termes de santé, d’hygiène et de logement soient respectées. Donc, il va de soi qu’on assiste à ces drames-là. En tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme, nous présentons nos condoléances à la famille de Roger Bamba, mais également à tout le peuple de Guinée, à toutes les personnes qui l’ont côtoyé. Nous disons également qu’il faut que cela s’arrête », a-t-il déclaré.

Poursuivant, Me Frédéric Loua, souligne qu’il y a « beaucoup de personnes actuellement à la maison centrale de Conakry, dont la détention n’est pas forcement justifiée. Des personnes qui sont arrêtées pour des motifs politiques, des motifs qui n’en valent pas la peine. Il est urgent et impérieux que la justice se réveille et qu’elle se décide de libérer ces personnes dont la détention n’est pas justifiée », a-t-il lancé, rappelant que le président de la République, lors de sa cérémonie de prestation de serment, a pris l’engagement de gouverner autrement. Gouverner autrement doit se traduire dans les actes, doit se traduire dans la façon de traiter les détenus, dans la façon d’améliorer les conditions de vie des détenus, dans la façon d’améliorer les conditions de détention.

Et si jamais il y a des drames de cette nature, une enquête doit pouvoir doit être ordonnée pour que les causes de cette situation soient connues. Mais, malheureusement, c’est le silence. C’est ce qui nous révolte en tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme. Nous demandons que la justice se fasse respecter et décide de montrer aux Guinéens qu’elle est capable de traiter tout le monde de la même façon et qu’elle est capable de se défaire de l’emprise de l’exécutif », a dit le président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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