Mosquée de Diaguissa, projet d’électrification, écoles…Elhadj Tahirou Sow à Guineematin

Elhadj Mamadou Tahirou Sow

Vieille de trois cents (300) ans, la mosquée centrale du district de Diaguissa, relevant de la commune urbaine de Dalaba, a été reconstruite et rouverte aux fidèles musulmans dans la journée du samedi, 09 novembre 2019. Les travaux ont été financés officiellement grâce à la contribution des résidents et amis de Diaguissa, mais elle n’aurait pas vu le jour sans l’implication personnelle d’Elhadj Mamadou Tahirou Sow, fils de terroir. Le généreux bienfaiteur, âgé de plus de 70 ans, a vécu successivement en Guinée, aux USA et en Norvège, a appris sur place Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Outre ce projet de reconstruction de la mosquée centrale de Diaguissa, Elhadj Tahirou Sow s’est lancé depuis quelques années dans un projet d’électrification de Diaguissa. Dans un entretien accordé à des médias dont Guineematin.com, Elhadj Tahirou Sow a expliqué comment l’idée de reconstruire cette mosquée lui est venue en idée. Il a mis l’occasion à profit pour parler des projets à court terme qu’il ambitionne pour son district.

Décryptage !

Guineematin.com : vous avez pris part à l’inauguration de la mosquée centrale de Diaguissa, dont la quasi-totalité des travaux a été financée par vous. Qu’est-ce qui vous a amené à initier la construction de cette maison de Dieu en faveur de la population de Diaguissa ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : nous avons débuté les travaux il y a environ 18 mois. Il me sera un peu difficile de donner un chiffre par rapport au coût de sa réalisation. Mais, retenez que c’est environ 250 mille dollars. J’ai observé que dans notre communauté, nous avons déjà construit suffisamment de belles maisons carrelées, comparées à toutes les belles villas des autres pays. Et, cela n’était pas en cohésion avec l’état de notre mosquée. J’ai pensé qu’il était incongru, il n’était pas cohérent que nous soyons dans de belles maisons alors que la maison de Dieu est désuète. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’interrompre tout ce que j’avais comme activités lucratives ; j’avais des chantiers à construire à Conakry, des immeubles par exemple, j’ai décidé de les arrêter jusqu’à ce qu’on termine la réhabilitation de la mosquée de Diaguissa pour laquelle nous avons la responsabilité.

Guineematin.com : quelles particularités cette nouvelle mosquée centrale de Diaguissa a pour coûter tout ce gros montant ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : disons que quand je travaille, j’aime bien ne pas copier intrinsèquement ce que font les autres. J’ai pensé que nous devons innover, faire des efforts de modernisation chez nous. C’est pour ça que je me suis dit que les mosquées de notre pays devraient elles aussi avoir la chance d’être remises à un niveau supérieur que la moyenne des mosquées guinéennes. Et, c’est pour ça que je n’ai pas lésiné sur les moyens, je suis allé en Turquie pour recruter des spécialistes pour venir nous aider à rénover la mosquée.

Guineematin.com : la réouverture de cette mosquée réjouit à plus d’un titre les populations de Diaguissa et même les visiteurs. Quel sentiment vous anime aujourd’hui après l’inauguration de cette mosquée ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : c’est toujours très agréable de voir la communauté heureuse, de pouvoir se retrouver dans une mosquée un peu plus moderne, ça nous fait réjouir, ça nous donne beaucoup de plaisir. Moi-même je me rends compte que l’effort qui a été fourni n’était pas vain. C’est toujours un plaisir de savoir que l’effort fourni a produit de bons résultats.

Guineematin.com : toutes les personnalités qui ont pris part à l’inauguration de cette mosquée pensent aujourd’hui que c’est un bel exemple dont tous les Guinéens devraient s’inspirer. Est-ce que vous avez un message dans ce sens à nos compatriotes ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : mon message va beaucoup plus à l’endroit des résidents relativement riches pour ainsi dire et envers les expatriés relativement aisés. Je recommanderai qu’ils fassent un effort supplémentaire en vers les efforts de solidarité dont nous avons besoins. Je pense qu’on devait faire beaucoup plus d’efforts pour pouvoir travailler en commun, ensemble, pour pouvoir moderniser davantage nos communautés, notamment les ouvrages publics tels que les mosquées, les écoles, les infrastructures de santé. Nous devons faire beaucoup plus de sacrifices plus que nous le faisons aujourd’hui.

Guineematin.com : on sait que vous portez depuis un moment un projet d’électrification de Diaguissa. Où en êtes-vous sur ce projet ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : c’est toujours un plaisir de se retrouver chez soi, surtout que l’âge de la force physique est arrivé à ses plus grandes faiblesses. C’est toujours bon de rester à côté et dire qu’on peut mettre le reste de son énergie à la disposition de sa population. C’est pour cela qu’en plus des efforts qui ont été faits dans la mosquée, nous avons aussi fait des efforts au niveau de l’électrification rurale. Nous avons électrifié environ une trentaine de villages à Diaguissa, nous avons fait beaucoup d’efforts de reboisement, nous avons également fait des efforts envers la radio communautaire. Donc, toutes ces activités nous aident à remonter le niveau de vie de la population de Dalaba.

Guineematin.com : parlant toujours de ce projet d’électrification de Diaguissa et ses environs, on apprend que vous avez été confronté à d’énormes difficultés. Dites-nous, qu’est-ce qu’il en est réellement ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : il faut savoir qu’il y a deux choses. Premièrement, lorsque je suis rentré de l’étranger et que je me suis rendu compte qu’il y avait énormément de faiblesse d’énergie chez nous, j’ai décidé de travailler dans le sens de réhabiliter l’énergie à Diaguissa. J’ai fait faire des recherches par des spécialistes hydrauliciens qui ont détecté des endroits où on pouvait faire des barrages hydroélectriques. J’ai travaillé pendant longtemps avec les services techniques concernés en Guinée, notamment au niveau du ministère de l’Hydraulique pour pouvoir obtenir les autorisations nécessaires pour pouvoir monter un barrage. Cela, afin de non seulement servir la population en électricité, mais aussi essayer de monter des petites unités, des petits pôles de développement économique. Malheureusement, le dossier est resté perdu dans les méandres de la bureaucratie connue. C’est pour cette raison que nous nous sommes contentés de nous raccorder au réseau national, de monter les poteaux et alimenter la population en électricité sans pouvoir réaliser l’ambition qu’on avait de développer des petites énergies autour d’un barrage hydroélectrique. Sinon moi, je pense qu’autant on a libéralisé la communication, nous avons plus de cinq réseaux de télécommunications privées, ce qui a désenclavé le système de communication du pays, je pense que de la même façon, on devrait libéraliser l’énergie de manière à pouvoir donner la possibilité aux citoyens de pouvoir développer des énergies pour des villages, pour des préfectures, des sous-préfectures, de pouvoir alléger un peu le rôle de l’Etat qui veut prendre en charge la totalité de ces efforts financiers et ces efforts d’équipements.

Guineematin.com : est-ce que vous avez aujourd’hui des projets à court termes allant dans le sens du développement de Diaguissa ?

Elhadj Mamadou Tahirou Sow : nous avons sur la table beaucoup de petits projets. Mais, ce sont des projets qui vont vers l’école, vers la santé, vers les routes, vers le reboisement, des projets qui assistent la population à améliorer son niveau de vie.

Entretien réalisé à Diaguissa par Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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