Non-respect des droits démocratiques : la Guinée « sanctionnée » par les Etats-Unis

La République de Guinée ne bénéficiera pas cette année de la subvention des Etats-Unis dans le cadre de la Millennium Challenge Corporation (MCC). Notre pays a été déclaré non-éligible à ce programme américain pour non-respect des droits démocratiques, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes. C’est le gouvernement guinéen qui a annoncé cette « mauvaise nouvelle » dans le compte-rendu du conseil des ministres de ce jeudi, 15 avril 2021.

« Le Ministre des Investissements et des Partenariats Public-Privé a fait une communication relative à l’éligibilité de la Guinée aux programmes du Millenium Challenge Corporation. Il a informé que la Guinée, bien qu’ayant validé 9 des 20 indicateurs du MCC, n’a cependant pas pu accéder à ce programme en raison de la perte d’indicateurs relatifs aux droits démocratiques. En effet, l’agence de notation américaine Freedom House, dans son dernier rapport publié le 22 mars 2021, a abaissé de deux points la note de la Guinée dans ce registre », a indiqué le gouvernement.

Créé en 2004 par le Congrès américain, le programme Millennium Challenge Corporation (MCC) vise à former un nouveau partenariat de développement entre les États-Unis et les pays en développement. Disposant d’un solide appui bipartite, la MCC verse chaque année des subventions à des pays qui ont démontré leur engagement à la promotion des bonnes pratiques de gestion et à la réforme économique.

Pour qu’un pays soit éligible à ce programme, il doit démontrer notamment son engagement à l’égard de politiques favorisant la liberté politique et économique, les investissements dans l’éducation et la santé, l’éradication de la corruption et le respect des libertés civiles et de la primauté du droit. Des indicateurs que la Guinée n’a pas réussi à valider cette année. Ce qui prive le pays d’une subvention de plusieurs centaines de millions de dollars.

Depuis la tenue du double scrutin (référendum constitutionnel et élections législatives) du 22 mars 2020, l’image de la Guinée s’est nettement dégradée sur le plan international. Les violences qui ont émaillé ces élections contestées ont conduit à de nombreux morts et blessés ainsi que d’importants dégâts matériels. Plusieurs centaines de personnes (dont des responsables et militants de l’opposition politique et des activistes de la société civile) ont été arrêtés et placés en détention, en raison de leur opposition au troisième mandat du président Alpha Condé.

La plupart d’entre eux ne sont jusque-là pas jugés, alors que certains sont malades en prison. Ces derniers mois, plusieurs pays et organisations internationales ont dénoncé de graves violations des droits de l’homme en Guinée. Ce que le gouvernement guinéen a toujours réfuté. Mais cette fois, après avoir été recalées par la MCC, les autorités guinéennes ont annoncé une série de mesures à mettre en œuvre pour « inverser cette tendance ».

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628 12 43 62

 

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