Ouverture des classes : Les inquiétudes de  certains parents et enseignants

élèves, établissements, écoleL’ouverture des classes a été effective hier, lundi 19 janvier 2015. A cette occasion, Guineematin.com a donné la parole à quelques citoyens, notamment des parents et enseignants pour savoir comment ils préparent la rentrée. 

Thierno Abdoulaye Diallo, enseignant à Dabola, précisément dans la sous préfecture de Banko,  située à 50 km de la préfecture : « En ce qui concerne cette ouverture, on peut dire qu’elle a été anticipée. L’Etat devrait le faire en donnant une date qui n’est pas si proche. Moi, par exemple, étant enseignant, je suis à Conakry et pourtant je dois aller jusqu’à Dabola. Cela coïncide aussi au milieu du mois, donc on n’a pas payé les fonctionnaires. Nous qui devons aller à l’intérieur, on n’a pas de sous pour aller donner des cours. Si réellement on doit aller, il nous faut attendre nos salaires du mois du janvier. A partir de là, nous allons essayer de résoudre certains problèmes à Conakry. Par ailleurs, on nous avait dit qu’on ne pouvait pas ouvrir l’école tant qu’il y a Ebola et pourtant Ebola persiste toujours. Donc, quelle est l’importance de cette longue fermeture ? Pourquoi on n’a pas ouvert les écoles pendant le mois d’octobre ? Pour moi, l’objectif qu’ils voulaient atteindre n’a pas été atteint. Le gouvernement devait réfléchir avant de donner une date. Il n’y a même pas une semaine d’écart  entre l’annonce du ministre et la date d’ouverture. Donc, comment les parents  d’élèves peuvent-ils se préparer dans une semaine pour l’ouverture ? ».

Salif Aziz Camara, économiste : « A cause du contexte socio-économique dans le quel nous sommes plongés, l’ouverture des classes est mal choisie par l’Etat. Non seulement à cause du virus qui est loin d’être totalement maîtrisé. Mais aussi les difficiles conditions financières dont vivent les populations guinéennes. Tous ces facteurs contribuent à ne pas hâter l’ouverture des classes. Les parents ne sont pas prêts financièrement à couvrir les besoins scolaires de leurs enfants. Il faut donc attendre à la fin du mois pour voir une affluence dans les écoles ».

Mariam Angélique Sidibé, comptable à l’école privée ‘’La Référence de la Minière : «  Après avoir passé au moins sept mois à la maison dans la galère, car n’étant pas fonctionnaire, je suis vraiment contente qu’ils ont ouvert les portes de l’école. Je suis très contente de reprendre les travaux. Je ne sais même pas comment manifester ma joie. Concernant la présence des enfants, je peux dire que dans notre école, il n’ y aura quelques élèves. Parce qu’avant tout, nous avions déjà commencé à inscrire les élèves. On a dit aux parents que même si les enfants n’ont pas de tenue, ils peuvent laisser les enfants venir en tenue civile jusqu’à la fin du mois pour mieux se préparer, parce que l’ouverture a été faite dans la précipitation. Mon souhait est que Ebola parte. Toutes les mesures sont prises, on a reçu tous les kits sanitaires».

Mme Damba Kadiatou Touré, enseignante à Belle vue Tito approuve la décision d’ouverture : « Je trouve l’ouverture des écoles très bien,  parce que du fait que les élèves ont retardés d’aller à l’école, ils ont fait à peu près sept mois à la maison. Donc l’ouverture n’est qu’une bonne chose pour nous même les enseignants et pour les élèves. Toutes les mesures sont prises, on a reçu tous les kits qu’il faut».

Maïmouna Soumah est parent d’élève à la Belle vue :«  Moi, je ne peux pas envoyer mes enfants à l’école d’abord, parce que c’est eux qui avaient dit qu’il y a Ebola. Donc, comme ils l’ont dit, ils n’ont qu’à gérer le virus d’abord avant de nous demander d’envoyer nos enfants à l’école. Si quelqu’un tombait malade là-bas, ils vont appeler le 115 pour venir le ramasser et l’envoyer. On ne le souhaite pas ».

Aboubacar Camara, chef du secteur Belle vue marché 2, il affirme être vraiment inquiet : « C’est devenu une inquiétude pour nous. Mais, avec cette date, c’est beaucoup de familles qui sont inquiètes aujourd’hui sur comment trouver toutes les fournitures. Donc, ils n’ont qu’à voir ça pour nous, parce que nous n’avons pas tous les mêmes moyens, les enfants de certains iront. Mais, ce qui resterons seront plus nombreux ».

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224) 638 71 71 56

 

 

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