Panel sur le marché des fournitures scolaires : ce que disent les vendeurs

En ce temps d’ouverture des classes, on se demande bien comment se porte le marché des fournitures scolaires en Guinée. Guineematinmatin.com a promené son micro dans certaines librairies de la capitale pour vous permettre de savoir que disent les vendeurs eux-mêmes du marché des fournitures.

Mamadou Oury Baldé étudiant, bouquiniste à coté de la mairie de DixinnMamadou Oury Baldé étudiant, bouquiniste à coté de la mairie de Dixinn : « Depuis l’annonce de l’ouverture des classes par le ministre de l’Education, les gens commencent  à venir petit à petit pour acheter des fournitures pour leurs enfants. Le marché commence à bouger. L’année passée était mieux que cette année. Vous savez que l’ouverture n’a pas eu lieu à la date prévue et cela nous a fait perdre beaucoup de nos économies. On a eu assez de problèmes parce que nous avons acheté sans pouvoir revendre. La marchandise achetée ne procurait pas de bénéfice parce qu’on ne vendait pas, alors que nous payons la location, etc. ».

Karamba Koutoubou Conté de la librairie Karamba Dunia Busness, située en face de la pharmacie centrale de GuinéeKaramba Koutoubou Conté de la librairie Karamba Dunia Busness, située en face de la pharmacie centrale de Guinée : «Le marché n’est pas très stable parce que les parents n’ont pas été informés à temps. On est dans une période très creuse, parce que les gens n’ont pas reçu leur salaire. Je pense que c’est ce qui empêche pour le moment les parents de venir faire leurs achats par rapport à la rentrée.  Ce décalage de date a beaucoup joué sur nous, parce que nous investissons beaucoup d’argent dans l’achat des matériels pour les écoles et quand ça reste là, vue que s’était imparti en un temps donné, et que le temps n’a pas été respecté dans le planning, forcement ça va jouer sur nous. Vous savez que l’économie, c’est de l’investissement, le temps compte. Les achats sont très lents, il faut le reconnaitre, mais on a de l’espoir. Cette année étant une année particulière, nous la gérons particulièrement. C’est la première fois que la Guinée ouvre ses écoles avec un si grand retard. Mais, comme les conditions et les éventualités obligent, nous allons faire avec. Dans tous les secteurs, Ebola a eu des impactes, ça a touché tout le monde et ça a bouleversé beaucoup de chose. Même le monde du business.  Les clients ne sont pas prêts financièrement et même psychologiquement. Mais, je pense que c’est une question de temps. Les choses vont rentrer en ordre et nous allons bientôt les retrouver, j’espère ».

Youssouf Diallo, vendeur de fourniture scolaire et bureautiqueYoussouf Diallo, vendeur de fourniture scolaire et bureautique : « Les clients viennent rarement. La date ayant surpris les gens, ils ne se sont pas préparés. C’est en moins d’une semaine, qu’elle a été annoncée. Avec ce temps d’Ebola, les gens se plaignent. Les clients viennent à compte goute. L’année précédente, les gens savaient à l’ avance le jour de l’ouverture. Cela les permettait de se préparer conséquemment. Nous, on entendait impatiemment cette date, parce qu’on avait mis notre argent dans l’achat des ces fournitures. Ils ont commencé vraiment à s’inquiéter. On espère que dans les jours à venir tout ira bien et les gens vont enfin penser à nous, parce que les enfants doivent étudier quelque soit la situation »

Aliou Tely Diallo, vendeur, libraire, fourniture scolaire Aliou Tely Diallo : « Vraiment c’est difficile. On a l’impression que les gens ne sont pas encore prêts pour l’ouverture. Cette année, les clients ne viennent pas trop et ceux qui viennent, n’achètent pas tous les besoins. Souvent, ils disent, qu’ils n’ont pas assez d’argent. Il y a certains qui viennent payer pour les jeunes du collège et du lycée. Ils disent souvent qu’ils ne veulent pas laisser les tous petits aller à l’école sans qu’ils ne sachent la situation de l’épidémie à virus Ebola. Certains ont quatre à cinq personnes à la maison, ils n’ont pas souvent le moyen d’acheter des fournitures pour tous. Il y a d’autres, qui souvent, achètent un peu. Par exemple, s’ils ont trois enfants, ils leur demande la priorité pour eux en ce début de cours. Ils achètent un cahier de leçon et un autre cahier de devoir en disant à l’enfant de se débrouiller avec ça pour le moment ».

Propos recueillis par Abdoulaye Oumou pour Guineematin.com

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